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NOTICE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

donnent de l'importance à l'étude de l'extension des grès batékés. Le plateau qui leur a donné ce nom s'étend au Nord et au Nord-Est de Brazzaville et se prolonge au Sud dans le Kouango, sur l'autre rive du grand fleuve. Ce dernier s'est taillé dans leur masse la fente étroite dans laquelle le cours resserré du fleuve s'engage depuis l'embouchure du Kassaï et de la Léfini jusqu'à son débouché dans le Stanley Pool (Pl. IV, fig. 12). C'est la pittoresque traversée du « Couloir», dans laquelle les bateaux qui font le service du haut fleuve ont à lutter contre le courant à leur départde Brazzaville et de Kinchassa. Les fameux « Dover Cliffs » baptisés de loin par Stanley, à cause de leur ressemblance avec les éboulements crayeux (des falaises qui bordent la Manche, sont formés par des sables blancs des grès batékés. Ils ont été profondément ravinés par les eaux, grâce à leur friabilité très grande, de sorte que la caractéristique des environs de Brazzaville est, comme sur les sables de Fontainebleau, d'être privés d'eau, sauf dans les dépressions où coulent, sur un fond de sable et de grès, les eaux claires provenant de la filtration des eaux pluviales à travers le manteau perméable des grès décomposés de la surface. C'est ce que démontre clairement la carte géographique du bassin du Congo. Il y a eu, dans la vie de ce fleuve, deux stades bien marqués d'abaissement du plan d'eau. Tant que le Congo a été retenu par la barrière des terrains archéens qui séparaient le lac central africain de la mer, les grès d'eau douce dits du plateau batéké se sont uniformément déposés en grandes assises horizontales, qui n'ont commencé à émerger que lorsque le plan d'eau a été suffisamment abaissé par le creusement du chenal en aval du Stanley Pool et par la disparition graduelle des cascades entre Brazzaville et Matadi, qui se poursuit encore de nos jours. A ce moment, un second barrage formé par les grès

SUR LE BASSIN CUPRIFÈRE DU KOUII.OU-NIARI

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batékés retenait les eaux dans toute la région avoisinant le confluent du Kassaï, de l'Oubanghi et de la Sangha. Cette barrière est, à son tour, entrain de disparaître, et les derniers témoins en sont le lac Léopold II et les débordements fluviaux du Congo en amont de l'Alima. Il serait intéressant de relever, dans le Couloir et sur les affluents du Congo à la traversée des grès blancs, les traces de ce travail d'érosion et de le comparer, comme altitude, à la position actuelle de ces grès. Malheureusement, le temps m'a manqué pour exécuter cette course géologique. Si on rapproche ces vues d'ensemble de ce que j'ai dit plus haut au sujet de l'aire d'habitat du rhizome à caoutchouc et de sa prédilection pour les grès batékés, il faut s'attendre à ce que les bas-fonds de l'ancienne mer intérieure, recouverts par des limons quaternaires, soient stériles en rhizomes et que, au contraire, les anciennes plages émergées de cette mer, restées à l'état de grès sableux, soient précisément des lieux d'élection privilégiés pour les exploitations de cette plante. Or, si on se reporte à la carte de l'habitat du rhizome à caoutchouc que j'ai figuré à la Pl. III (fig. 9), on est frappé de la coïncidence entre la forme de cet habitat et celle du bassin de la mer intérieure, retenue par le plateau batéké, venant battre, au Nord, le grand bombement granitique, aujourd'hui presque usé, qui sépare le bassin du Congo de celui du Chari. • Il y a là un guide certain pour déterminer, a priori, les territoires intéressants au point de vue de l'exploitation du rhizome. 'Un point cependant reste à fixer : Comment se fait-il que ces rhizomes à caoutchouc, caractéristiques des grès batékés, se trouvent en abondance dans le bassin du Logone et aussi dans le Snoussi, aux environs de Fort-Crampel, au sein du bombement granitique que j'ai signalé plus haut?