Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS
L'atelier des locomotives de Moline est constitué par un grand bâtiment de 260 mètres de long sur 83 mètres de large, divisé en cinq travées (Voir Pl. VIII, fig. 3). La travée médiane, de 30 mètres de large, constitue le montage. Elle est parcourue par une voie centrale ne possédant de fosses qu'aux extrémités; ces fosses extrêmes sont utilisées, comme dans les ateliers longitudinaux, pour le levage des machines entrant aux ateliers, et leur mise sur roues à la sortie. Les fosses de réparation, au nombre de 38, sont disposées en .deux lignes symétriques de part et d'autre de la voie centrale ; l'axe de ces fosses est incliné sur celui du bâtiment, le plan général des voies représentant ainsi vaguement une arête de poisson, d'où le nom donné à ce système : « herringbone fashion » , littéralement « en arête de hareng ». Dans une travée de 14 mètres de large, adjacente au montage, se trouvent les machines-outils du gros ajustage, commandées individuellement par des moteurs électriques; une travée de 10 mètres, placée au delà de la précédente, renferme le petit ajustage, dont les machines sont commandées par groupes au moyen de transmissions par courroies. De l'autre côté du montage se trouve une travée de 18 mètres renfermant les machines pour le travail des tôles, puis une travée de 11 mètres servant d'atelier pour les tenders, les tubulures et les abris de locomotives. Les gros travaux de chaudronnerie s'effectuent dans la même travée que le montage, sur celles des fosses obliques qui, situées à une des extrémités du montage, près de la riveuse fixe, se trouvent également à proximité des machines pour le travail des tôles, placées dans la travée voisine. Cette disposition a l'avantage de ne pas spécialiser un emplacement déterminé à la chaudronnerie, et permet à celle-ci d'empiéter sur le montage (ou réciproquement) en cas de besoin.
MATÉRIEL ET TRACTION
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La disposition du montage à fosses obliques présente l'intérêt de réunir les avantages des ateliers longitudinaux et transversaux. D'une part, la manoeuvre des machines s'opère, comme dans les ateliers longitudinaux, au moyen de deux ponts roulants et sans avoir à passer audessus d'autres machines en réparation : en effet, après avoir procédé au levage sur la fosse d'entrée, on transporte la machine, à l'aide des deux ponts roulants, audessus de la voie, centrale, jusqu'à ce qu'on arrive au droit de la fosse oblique que la machine doit occuper: les deuxponts roulantsla déposent alors sur les madriers placés à cet effet sur la fosse. D'autre part, l'atelier ne comporte que de courtes fosses, entre lesquelles on circule librement comme dans les ateliers transversaux. Toutefois, comme on a placé des fosses obliques des deux côtés de la voie centrale, certaines de ces fosses sont plus éloignées de l'ajustage que dans les ateliers transversaux. Mais les relations entre l'ajustage et la rangée de fosses la plus éloignée sont néanmoins très faciles, puisque la circulation n'est gênée par aucun obstacle, contrairement à ce qui a lieu dans les ateliers longitudinaux. Il faut également remarquer que la manœuvre des deux ponts roulants, pour placer les locomotives sur les fosses obliques, est plus compliquée que les simples translations qu'ils ont à effectuer dans les ateliers longitudinaux.' Néanmoins nous avons constaté que cette manœuvre s'effectuait avec une rapidité et une précision satisfaisantes, bien que le mouvement se trouve encore compliqué à Moline du fait d'une erreur de l'architecte, qui a construit les fosses suivant un angle trop faible avec la dimension transversale du bâtiment. Dans ces conditions, il est impossible aux deux ponts roulants, placés au contact l'un de l'autre, de descendre d'un seul coupla machine sur la