Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)

190

LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS

sections de coulée que nous venons d'étudier. Chacune de ces travées renferme une série de pits dits « pits de recuit » ; les pits sont constitués par des cylindres en tôle, revêtus de briques, d'un diamètre de l m ,016 et d'une profondeur de 4 m ,875, dont moitié au-dessous du sol de la fonderie. Tous ces pits cylindriques sont noyés dans une maçonnerie de briques avec remplissage de sable et armatures métalliques ; cette maçonnerie dépasse d'environ 2 m ,50 le sol de la fonderie. Chacun des pits peut contenir 25 roues empilées les unes sur lés autres, et chacune des deux travées renferme 4 rangées de 15 pits. Chaque travée est desservie par un pont roulant électrique de 2 tonnes, possédant 4 palans à écartement fixe, égal à celui des 4 rangées de pits. On peut ainsi décharger d'un seul couples 4 roues apportées par un train, et les descendre simultanément dans 4 pits de recuit. Les palans saisissent les roues à l'aide de griffes spéciales pénétrant dans l'évidement du moyeu, et maintenues écartées par la tension de la chaîne de levage. Les roues sont abandonnées pendant cinq jours dans les pits de recuit : il se produit, au début, un léger réchauffement du boudin et de la surface de roulement aux dépens des portions centrales de la roue, puis le refroidissement progresse lentement dans toute la masse : on neutralise ainsi en partie l'effet de la trempe superficielle produite par la coulée en coquille, et l'on évite autant que possible la production de tensions exagérées dans les parties périphériques, et la fragilité du boudin. Après cette période de cinq jours, les roues sont retirées des pits à l'aide des transbordeurs à 4 palans, et envoyées aux ateliers de nettoyage situés dans les deux travées extrêmes, contiguës aux deux travées de recuit. On détache le sable qui a purester adhérent aux roues, puis on les entasse sur un quai de ll m ,60 de large et 182mètres de long, régnant à l'extérieur des 13 travées et pouvant

191

MATÉRIEL ET TRACTION

recevoir 5.000 roues. Ce quai (comme le sol des ateliers de nettoyage) a été établi à la cote de l m ,20, en vue de faciliter le chargement des roues en wagons. Atelier des moulages de fonte grise. — L'atelier des moulages de fonte grise comporte un vaste bâtiment de 170 mètres sur 50, divisé en trois travées : l'une des travées latérales est occupée par les cubilots, et l'autre par l'atelier pour la préparation et le séchage des noyaux. La travée centrale, large de 21 m ,35, constitue la halle de coulée : elle est desservie par 3 ponts roulants, l'un de 23 tonnes et les autres de 11 tonnes. Les chemins de roulement communs à ces 3 ponts sont prolongés de 85 mètres de part et d'autre de la halle de coulée, afin que les mêmes ponts puissent desservir les parcs pour le dépôt des moulages ou des châssis servant à la confection des moules. A cet effet, les murs extrêmes de la travée centrale sont percés de portes pour le passage des ponts roulants, et ces portes sont fermées par des rideaux en tôle ondulée dont la manœuvre s'opère au moyen de • moteurs électriques. Le service des cubilots s'effectue suivant une méthode analogue à celle que nous avons décrite pour la fonderie de roues. L'installation est prévue pour 4 cubilots d'une capacité de 18 tonnes à l'heura : deux seulement sont en fonctionnement. Une des extrémités de la fonderie est réservée au moulage mécanique des petites pièces; l'autre sert au nettoyage des pièces démoulées. Cette opération s'effectue au moyen de 4 appareils à secousses, actionnés par des moteurs électriques de 20 chevaux : le sable séparé des pièces tombe, à travers des grilles, dans un tunnel où circulent des wagonnets remorqués par une petite locomotive électrique. Ce train, en sortant du tunnel, monte sur une estacade d'où le sable est déversé dans une série ' Tome XI, 1907.

13