Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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EXTRAIT D'UNE ENQUETE SUR LES MÈCHES DE SURETE
par mètre, par un fil ou plusieurs fils de coton (*), qui doivent former l'âme du cordonnet que l'on obtient en tressant à la machine autour du fil central, à la sortie de l'entonnoir de poudre, des enroulements de fils de jute, au nombre de deux au moins et parfois de trois (**), les enroulements successifs étant naturellement inversés ; l'enroulement intérieur est à fils généralement plus nombreux et plus gros. Sur ces enroulements de fils de jute, on peut enrouler, en outre, une ou deux bandes étroites de calicot. La mèche peut être goudronnée après les deux premiers fils et regoudronnée après le troisième. Une mèche à deux fils goudronnée peut aussi être revêtue d'un calicot blanc. La mèche non goudronnée à l'extérieur est collée à la paraffine et enduite d'une poudre de kaolin, talc, etc. . . , qui peut être colorée, suivant la teinte voulue, par de l'ocre ou toute autre substance. La mèche à la gutta est une mèche à deux fils enduite de cette substance par étirage. Les mèches ignifuges sont enduites de substances appropriées, telles que phosphate d'ammoniaque ou autres. On peut ainsi réaliser toutes sortes de combinaisons d'enveloppements extérieurs; ils ne paraissent avoir aucun effet sur la vitesse de propagation de l'inflammation et n'ont d'autre objet que de satisfaire à certaines exigences de résistance extérieure pour la conservation matérielle ou l'emploi des mèches suivant leur destination ou le travail à effectuer. Vitesse de propagation. — La vitesse de propagation de (*) Les quatre fabriques françaises se distinguent commercialement par la couleur de leur fil central : bleu et blanc pour Davey ; jaune pour Kinsmen ; tricolore pour la Société générale ; jaune-orange-vert pour Rosier-Vernay. (**) On dit que la mèche est à 2 ou 3 iils, suivant qu'il y a deux ou trois enroulements de fils de jute. A cause de l'élévation du prix des jutes, on a fait des essais pour remplacer le fil extérieur ou le calicot par des fils de coton.
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l'inflammation dans les mèches, que l'on comptera, suivant l'usage, en secondes par mètre de longueur, et qui est l'élément le plus essentiel de l'étude qui avait été entreprise, peut varier dans des limites relativement assez étendues, par suite de très nombreuses circonstances. En premier lieu, intervient la poudre employée. En France, on emploie pour cette fabrication la « poudre de mine » « fin grain », dont il y a, on le sait, les trois types : « forte », « lente », « ordinaire » (*). La vitesse peut varier avec la composition chimique ("), avec le grain qui peut être différent pour un même type et qui peut donner une plus ou moins forte proportion de pulvérin (***) ; elle peut varier avec le degré hygrométrique de la poudre. Avec certaines particularités d'outillage, l'écoulement de la poudre peut même être plus ou moins régulier, suivant sa composition mécanique et son état hygrométrique. Certains fabricants ont spécialement irfsisté sur les variations considérables de vitesse de propagation qui sont résultées, dans leur fabrication, de l'état plus ou moins sec ou humide, plus ou moins grenu, des poudres qui leur ont été livrées par les manufactures de l'État où ils doivent s'approvisionner. On conçoit que, par des motifs analogues, la vitesse de propagation pourra varier suivant que la mèche est de fabrication récente ou ancienne, qu'elle aura été con(*) Ces trois types répondent aux compositions chimiques suivantes : Salpêtre
Forte Lente Ordinaire
72 40 62
Soufre
13 30 20
Charbon
15 30 18
(**) Le chiffre de 50 secondes est le plus bas de tous les essais rapportés dans l'enquête ; celui de 40 secondes a été indiqué comme pouvant être obtenu avec l'emploi exclusif de poudre « forte ». (***) Le « pulvérin » est un type de poudre de mine distinct de la mine « fin grain ». Tome XI, 1907.
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