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EXTRAIT D'UNE ENQUÊTE SUR LES MECHES DE SÛRETÉ

servée dans un endroit sec ou humide ou plus ou moins chauffé. Finalement on arrive à des variations qui, d'après tous les essais effectués et tous les chiffres cités, paraissent pouvoir être comprises, pour les mèchesbrûlant àl'air libre, entre 50 secondes, ou 40, et 150 (*). Des innombrables essais qui ont été rapportés, le chiffre courant, qui paraît répondre à une grosse moyenne dans les conditions habituelles d'emploi, serait d'environ 100 secondes à l'air libre pour les mèches françaises comme pour les mèches étrangères qui ont pu être essayées (**). Comme exemple de variation pour une même mèche, suivant les circonstances où elle a pu être placée, on citera notamment les expériences de M. Loiret et celles de M. Aron. M. Loiret a comparé deux mèches en les prenant d'abord après conservation dans un magasin bien sec et ensuite après exposition prolongée dans un point fort humide de la mine : il a obtenu pour l'une 85 secondes et 100 secondes, soit une réduction de 17 p. 100; pour l'autre, 109 secondes et 150 secondes, soit une réduction de 45 p. 100. M. Aron, en faisant chauffer des mèches au soleil ou en les passant à l'étuve, a obtenu des variations allant jusqu'à 30 p. 100. Dans les essais et évaluations ainsi faits sur des mèches, on se bornait toujours à opérer à l'air libre. Cependant, comme on le dira au paragraphe suivant, quelques exploitations essaient les mèches soit après légères compres(*) Ce chiffre de 150 secondes a été obtenu par M. Loiret pour une mèche tenue longtemps à l'humidité dans la mine. (**) Des mèches étrangères, qui avaient pu être recueillies grâce à l'obligeance de M. Le Play, administrateur de la Société générale pour la fabrication de la dynamite, ont été essayées à l'Ecole des Mines et ont bridé avec des vitesses variant de 68 secondes à 125 secondes.

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sions en terre, soit sous pression dans un étau ou par des planches chargées, sans qu'on ait paru, dans ces conditions d'essais, se préoccuper des variations qui pourraient en résulter pour la vitesse de propagation. M. Aron a eu le mérite d'apporter à cette question une contribution nouvelle fort importante, qui a été la suite d'une première observation, en elle-même déjà intéressante. C'est celle-ci : lorsque l'on fait brûler une mèche à l'air libre et qu'on la comprime fortement soit sous le pied, soit dans un étau, il se produit une explosion bnryante au moment où l'inflammation arrive à la partie comprimée et généralement aussi au moment où elle en sort. A la suite de cette constatation, qui était connue sans qu'elle ait peut-être suffisamment attiré l'attention (*), M. Aron a procédé et fait procéder par les mines de son Service à deux séries d'expériences. Supposant que la compression énergique de la mèche pouvait donner une accélération de vitesse, M. Aron a d'abord fait des expériences dans un tube do fer, fermé au fond par une bride enfer ; dans ce tube on plaçait la mèche, autour de laquelle on faisait sur la bride un bourrage énergique avec des matières plastiques. Il est arrivé ainsi à des accélérations de vitesse de 500 p. 100, soit à des vitesses de 20 secondes et moins au mètre. Ces expériences ont été renouvelées dans la roche, dans les conditions ordinaires du travail, et, avec des bourrages suffisamment réussis, on est arrivé à des accélérations de vitesse allant jusqu'à 296 p. 100. Aussi bien, on ne croit pouvoir mieux faire que de reproduire le résumé que M. Aron donne des expériences faites sur ses indications par les diverses exploitations de son service : (*) Le Bergassessor Winkhaus avait notamment signalé déjà des faits analogues dans le Glilckauf de 1896 (V. F. Heize, Traité pratique et théorique des explosifs, traduction Aubrun, p. 162).