Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE
DU YUNNAN MÉRIDIONAL
de Ni-Ou-Ke ou Tse-Tsou. — Le premier cas suppose que le calcaire de Ma-Tche-Chao occupe le fond d'un synclinal, le second cas, qu'il occupe le sommet d'un anticlinal déversé vers l'Est. En l'absence de fossiles, pour choisir entre les deux hypothèses, nous fixerons la nature du contact anormal en lui attribuant le caractère de pli-faille, qui parait bien convenir à l' allure des strates de part et d'autre de l'accident. Remarquant alors que la région Ouest semble avoir été poussée sur la région Est, puisque la faille plonge vers l'Ouest, nous sommes conduit à attribuer aux calcaires de Ma-Tche-Chao un âge postérieur aux grès-schistes d'A-MiTchéou Est, conséquemment aux grès-schistes de Ni-OuKe. — Le schéma ci-contre indique l'hypothèse admise. 4° J'admets qu'il y a un contact anormal Est-Nord-Est entre le calcaire du Trias moyen de Ta-Tchouang et les grès-schistes de Ni-Ou-Ke. — Ceci résulte pour moi de la considération de l*âge relatif de ces terrains, qui me paraissent séparés dans l'échelle stratigraphique par toute la partie supérieure du Trias moyen (grès-schistes d'AMi-Tchéou Ouest), et la partie inférieure du Trias supérieur (calcaire de Kouei-Tien). 5° La petite bande calcaire qui sépare les grès-schistes de Ni-Ou-Ke des grès-schistes d'A-Mi-Tchéou Est trouve maintenant son explication. — Nous devons considérer qu'elle se rattache directement au calcaire de Ma-TcheChao, et qu'elle en est, en quelque sorte, une tranche horizontale étroite (parce qu'on touche au fond du synclinal) découpée dans les calcaires de Ma-Tche-Chao par la surface topographique à 1.000 mètres de hauteur au-dessous du plateau de Ma-Tche-Chao.
J'ajoute qu'étant sur les calcaires de Ta-Tchouang, et observant les strates du calcaire de Ma-Tche-Chao à distance, je les ai vues se dessiner sur la montagne à laquelle est adossé Ni-Ou-Ke, et j'ai constaté qu'elles se recourbent depuis Ni-Ou-Ke à l'Est pour venir plonger à l'Ouest vers Chi-Sin-Tchai. Une telle apparence concorde bien avec l'interprétation donnée ci-dessus. Relation entre les grès-schistes d'A-Mi-Tchéou Est et le calcaire de Ta-Tchouang. — Je vais maintenant dire quelques mots de la relation qui existe entre les grès-schistes d'AMi-Tchéou Est et le calcaire de Ta-Tchouang. Cette relation est masquée en grande partie d'abord par les formations alluvionnaires récentes de la plaine fermée située au Nord des calcaires de Touan-Tchai, ensuite par les poudingues fluvio-lacustres qui sont accrochés aux flancs des calcaires de Ta-Tchouang. — Cependant j'ai pu, en allant d'A-Mi-Tchéou à Ta-Tchouang, observer en un point le contact direct des deux formations. — J'ai constaté alors que les strates gréso-schisteuses étaient coupées à angle droit, comme à l'emportepièce, parles calcaires gris bleu massifs du Trias moj'en. — Il y a donc une faille. — D'autre part, je note qu'en descendant d'A-Mi-Tchéou à Touan-Tchai, sur la route de Mong-Tze, j'ai traversé la formation gréso-schisteuse, qui offrait une épaisseur apparente très considérable. — La direction était très sensiblement constante vers le NordEst, et le pendage généralement très accusé. — Il m'apparaissait très nettement qu'en conservant la même direction, les strates devaient venir buter normalement' contre les calcaires de Ta-Tchouang, que j'apercevais à l'Est. — Ce fait est intéressant à rapprocher du précédent. Nous avons vu plus haut que le calcaire de Ta-Tchouang semble être séparé des grès-schistes de Ni-Ou-Ke par