Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)

394

MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

tuant autant d'entreprises distinctes momentanément arrêtées. L'exploitation est très peu importante. On n'emploie le charbon extrait que pour la fabrication de la chaux. L'affleurement, visible en un point, est peu épais et paraît cendreux. Mais la couche peut être souillée près de la surface, ici comme à Pe-Tchen. D'après le relevé rapide d'itinéraire fait par M. le Lieutenant de Batz et les indications qui nous ont été données à Y-Léang sur le tracé du chemin de fer, il me paraît (mais ceci serait à vérifier) que le gisement de Tsi-Tien pourrait, au besoin, être relié au tracé Est par une voie ferrée de 5 ou 6 kilomètres de longueur. 2° Eul-Long-Si-Chou et Si-Yang-Tang . — Ces mines sont activement exploitées. La presque totalité du charbon est transformée en coke qui est envoyé à Yunnan-Sen. Les quartiers dits d'Eul-Long-Si-Chou et de Si-YangTang sont les principaux centres de l'exploitation actuelle; mais il y a, en fait, une succession de travaux anciens et récents qui s'échelonnent le long de la ligne d'affleurements sur 4 ou 5 kilomètres de longueur entre Si-YangTang au Nord et Eul-Long-Si-Chou au Sud. La. méthode d'exploitation des Chinois consiste, comme toujours, à ouvrir des descenderies qui suivent la couche sans abatage. Quelquefois, au fond de ces descenderies, ils amorcent des galeries n'ayant ni direction, ni inclinaison déterminées. D'après mes constatations, il y a au moins deux couches de charbon, modérément inclinées, l'une de 1 mètre de puissance, l'autre de 2 m ,50. Celle-ci est enlevée seulement sur les 2/3 de son épaisseur. Les exploitants ont voulu éviter, sans doute, une trop grande hauteur de chantier qui eût été dangereuse, et ils laissent au mur 0 m ,80 de charbon. Le toit et le mur des couches sont formés de schistes

DU YUNNAN MÉRIDIONAL

395

argileux, lesquels constituent, à la base des calcaires carbonifères, un niveau stratigraphique semblable à ceux que j'ai eu à signaler déjà. L'aspect de la couche au chantier parait convenable. Je n'ai pas remarqué de lits schisteux. B. — Houilles de l'âge secondaire (Trias ou Rhétien).

1° Gisement de Ni-Ou-Ke. — Le gisement de Ni-Ou-Ke a été visité par M. Leclère, qui lui assigne l'âge rhétien par analogie avec d'autres formations qu'il a observées au Yunnan et où M. Zeiller a reconnu des plantes de cet âge. L'observation directe m'a montré (Voir Géologie) que le gîte de Ni-Ou-Ke est, selon toute vraisemblance, le prolongement des affleurements charbonneux deTse-Tsou. Ceux-ci sont stratifiés au-dessus de couches à Ammonites du Trias supérieur (Fossiles n° 60, Protrachyceras Thous) et en sont séparés par une épaisseur d'environ 100 mètres de schistes gréseux. — J'ai admis que les strates ne sont pas renversées. Dans cette hypothèse, les couches charbonneuses sont d'un âge postérieur aux couches à ammonites. Il est donc possible que cet âge soit rhétien. Les affleurements charbonneux de Tse-Tsou n'ont, d après ce que j'en ai vu, qu'une fort médiocre apparence. Aucune exploitation n'a encore été tentée. Cependant les affleurements sont connus des Chinois, car j'y ai été conduit par un guide. Les couches de Ni-Ou-Ke sont masquées aux affleurements par des formations alluvionnaires de pente. Toutefois on entrevoit, par places, quelques bancs marneux avec traces charbonneuses qui ont une plongée vers 1 intérieur delà montagne, sous les calcaires (dits de Ma-Tche-Chao, — voir Géologie). — Je n'ai pu visiter les travaux ; ils étaient inabordables, à cause du mauvais