Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)

412

413

MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIERE

DU YUNNAN MÉRIDIONAL

1° Le groupe de Lou-Mey-I; 2° Le groupe de Mâo-Glioui-Tong ; 3° Le groupe de Lan-Ni-Tsin. J'ai été guidé très obligeamment dans la visite des mines des deux premiers groupes par le P. Vial, missionnaire à Lou-Mey-I, et dans la visite des mines du troisième groupe par le P. Liétard, missionnaire à LariNi-Tsin. Chaque groupe comprend lui-même plusieurs mines distinctes. 11 y a en tout seize mines. J'en ai visité huit. Quatorze de ces mines se trouvent dans la roche éruptive ou au contact du calcaire (Dévonien ou Permien) et de la roche éruptive, ou dans le calcaire même (Dévonien ou Permien). Deux autres mines sont intercalées dans les schistes dévoniens. Je n'ai vu nulle part de gisement en place. — J'ai constaté quelques filets de calcite avec un peu de carbonate de cuivre. — J'ai vu l'emplacement d'anciens trous, décelés par des affaissements du sol, beaucoup de scories à certains endroits, et c'est tout. — Aucune exploration ne pouvait être plus décevante. ■— Cependant j'ai consacré quatre jours aux visites et j'ai été certainement conduit à la place des anciens travaux. En somme, l'impression qui me reste, c'est que le carbonate de cuivre doit former de petits « nids » dans le calcaire ou la roche éruptive, sans qu'aucun d'eux, sans doute, soit véritablement important. Ces nids exploités ont dû être nombreux. Il est certain, en effet, qu'il y a eu, au total, une exploitation assez considérable, à en juger d'après les tas de scories dont la quantité s'élève peut-être à 10.000 ou 20.000 tonnes, correspondant à 2.000 ou 4.000 tonnes de cuivre produit. Je ne pense pas que les mines de cuivre de Lou-Nan offrent un intérêt très grand pour une reprise d'exploitation par les méthodes européennes. — En tout cas il

faudrait chercher de nouveaux amas, car aucune reprise des anciens travaux ne me paraît possible. Recherche de Che-Mo. — Il s'agit d'un petit travail de recherche en cours d'exécution au moment de mon passage. Il consistait en deux descenderies de 10 et 20 mètres de longueur selon le contact du calcaire permien et de la roche éruptive épanchée en coulée au-dessus du calcaire. — L'unique ouvrier qui effectuait ce travail m'a conduit dans les descenderies. — Ses explications ont été fort claires. — Le minerai est au contact du calcaire et de la roche éruptive ; il consiste en du carbonate de cuivre ordinairement accompagné de boules d'oxyde de manganèse cobaltifère. — On voyait quelquesunes de ces boules sur le carreau de la mine. — Actuellement, me disait le mineur, la descenderie n'a donné que trois ou quatre petites boules, sans minerai de cuivre ; mais il comptait bientôt trouver dans le calcaire ce que, dans son langage imagé, il appelait « une grotte céleste », c'est-à-dire un petit amas de minerai riche. La recherche de Che-Mo m'a donc pleinement confirmé l'idée que je m'étais faite de la nature géologique des gisements, d'après les indices des travaux abandonnés du groupe de Lou-Nan. Mines de Laou-Tchou-Chan. — Elles sont au nombre de deux : l'une située au Sud, l'autre au Nord du village de Laou-Tchou-Chan. Toutes deux sont comprises dans les schistes et calcaires du Cambrien inférieur. 1° Mine au Sud de Laou-Tchou-Chan (dite Pe-MaoTchang). — J'ai visité un petit réseau, peu étendu, de galeries et descenderies dans les schistes. — Le gîte m'a paru composé de quelques veines éparpillées dans les schistes et dont le remplissage, principalement formé de