Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIERE
20 ou 30 tonnes par an. — La fabrication est fondée sur le principe suivant. Le four se compose d'un long couloir incliné, dans lequel on introduit le mélange de minerai et de charbon. Une tuyère souffle au bas de ce four, qui se comporte comme une sorte de haut fourneau. — La fonte produite tombe goutte à goutte avec les scories, au fur et à mesure de la fabrication, sur l'aire plane d'une grande chambre qui succède au couloir dont je viens de parler. Une oxydation partielle se fait pendant l'égouttement de la fonte qui se transforme en acier, lequel se trouve empâté dans la scorie. — On forge le gâteau ainsi obtenu pour en exprimer les scories et en dégager l'acier. Le procédé, comme on le voit, est fort original et ne peut être comparé dans la métallurgie européenne qu'à une sorte de fusion pour fonte qui serait immédiatement suivie, dans le même appareil, d'une opération Bessemer. — Il est certain qu'un pareil procédé ne peut être employé qu'avec du minerai pur et de composition très constante, et il a dû falloir beaucoup tâtonner pour déterminer la position convenable de la tuyère. — On a là un exemple typique de l'ingéniosité et en même temps de la patience chinoises. Le prix de vente de l'acier correspond à 300 francs la tonne. Usine à fer de Chan-Héou. — Elle comprend quatre hauts fourneaux pouvant donner chacun 1/2 tonne par jour, soit au total 2 tonnes par jour. — A chaque haut fourneau est annexé un four de puddlage. On passe dans le haut fourneau minerai et charbon de Lois en quantités égales. Le poids de fonte obtenu est moitié du poids de minerai. Le charbon de bois est livré aux métallurgistes au prix de 10 francs la tonne rendu à Chan-Héou. On va le
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chercher parfois, m'a-t-on dit, jusqu'à une étape et demie dans la montagne. III. PRODUCTION. — PRIX DE VENTE. — IMPOTS. — INDUSTRIE ET COMMERCE DU FER.
A Chan-Héou, on produit environ chaque année 400 tonnes de fonte correspondant à peu près à 240 ou 250 tonnes de fer brut. Tous les renseignements que j'ai recueillis concordent bien pour assigner à la région do Si-Ho une production totale de 1.500 tonnes environ de fer brut. Le fer brut se vend à peu près 60 francs la tonne à Chan-Héou. —■ Le fer en barres vaut 170 francs la tonne à Si-Ho. // est très curieux de constater que ce prix est peu différent des prix ordinaires de notre métallurgie européenne. Il est perçu sur le fer'brut un impôt de 5 p. 100 ad valorem. La transformation du fer brut en fer en barres s'effectue non pas à Chan-Héou, mais à Si-Ho ou à Tong-Hai, à cause du manque de charbon de bois qui se manifeste à Chan-Héou. C"est à Tong-Hai, comme je l'ai dit déjà en parlant du charbon, que la majeure partie du fer en barres est travaillée pour être transformée en fers marchands de toute nature qui sont expédiés sur la partie du Yunnan voisine •lu Laos supérieur. L'autre partie du fer de la région de Si-Ho se dirige vers le Sud et va à Mong-Tze, Kai-Hoa, jusque dans le Haut-Tonkin, ou bien elle se dirige vers le Nord, du côté de Yunnan-Sen. Dans cette ville, le fer de Si-Ho est concurrencé par le fer provenant de la région d'I-Men, Mi-Tsao.