Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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MISSION
GÉOLOGIQUE ET
MINIÈRE DU
IV.
AVENIR INDUSTRIEL DES
MINES DE
FER DU YUNNAN.
Le tracé de l'Est étant aujourd'hui adopté, la discussion relative à la mise en valeur éventuelle, à l'aide de capitaux européens, des mines de fer de la région de Si-Ho situées près du tracé Ouest, n'a plus qu'un intérêt rétrospectif. Il ne me paraît pas inutile cependant de dire quelques mots en général du problème de l'utilisation des mines de fer qui peuvent se trouver au voisinage immédiat du chemin de fer de Lao-Kay—Yunnan-Sen. Mon avis est très net. — J'estime que la création d'une usine sidérurgique au Yunnan est une œuvre à déconseiller, parce qu'elle est condamnée à l'avance à un échec complet. — Les motifs que je donne à l'appui de mon opinion sont d'ordre multiple. Tout d'abord, je fais remarquer que la métallurgie du fer est une entreprise fort complexe, et que, même si les conditions économiques générales étaient favorables, on éprouverait les grandes difficultés propres aux pays chinois et qui résident essentiellement dans la mauvaise volonté incoercible des mandarins et de la population. Mais, cette objection — et elle est considérable — une fois écartée, il est bien évident, a priori, que le prix de la fabrication sur place ne saurait être en tous cas inférieur à celui de la fabrication dans les grandes usines européennes. — Or, cela étant, nous remarquerons que le prix de transport depuis Yunnan-Sen, par exemple, jusqu'à Haïphong ne sera pas moindre de 20 ou 23 francs la tonne, c'est-à-dire qu'il constitue une charge très comparable au fret du transport d'Europe en Indo-Chine et au Japon (le fret pour le transport des fers et aciers
YUNNAN MÉRIDIONAL
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d'Angleterre au Japon, en 1903, a varié entre 30 et 25 francs). De tout ceci il résulte que les fers fabriqués au Yunnan ne pourront jamais, je veux dire avant très longtemps, concurrencer les fers provenant d'Europe, soit sur le marché du Tonkin, soit surtout et à plus forte raison sur les marchés voisins de Hong-Kong, Singapore, etc. La consommation du Tonkin est d'ailleurs limitée. — Ce n'est certes pas un débouché d'avenir. La consommation du Yunnan est et restera faible. -— Celle du Se-Tchouen ne doit pas être mise en cause, même pour plus tard, car le Se-Tchouen a ses mines de fer et de charbon. Concluons donc que l'entreprise n'a aucune chance de succès ni dans un avenir prochain, ni dans un avenir même éloigné. Enfin, j'ajoute que le Tonkin a des minerais de fer qui semblent devoir être très purs et assez abondants dans la région de Thaï-Nguyen, qu'on peut obtenir et qu'on obtient à Hongay du bon coke métallurgique, à un prix de revient modéré, par la distillation d'un mélange de 70 de menu de Hongay avec 30 de charbon japonais. — Si donc une usine sidérurgique devait être créée à l'aide de capitaux français en Extrême-Orient, ce serait en baie d'A-Long et non au Yunnan qu'il faudrait l'installer.
CHAPITRE IV. MINES DIVERSES. Par suite de l'opposition du Gouvernement provincial de Yunnan-Sen, je n'ai pu, à mon grand regret, visiter les mines d'étain de Ko-Tiou. Ces mines sont, comme on le sait (Voir le Mémoire de