Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE
DU YUNNAN MÉRIDIONAL
semblable. L'A. japonica a également des strobiles ovoïdes ou ovoïdes-oblongs de 10 à 20 millimètres de long sur 10 à 15 millimètres de diamètre. Les espèces fossiles des gisements européens présentent d'une manière générale des strobiles beaucoup plus globuleux; tout au plus pourrait-on citer Alnus gracilis, Ung. A cause de la distance qui sépare les gisements, à cause aussi de la pénurie d'échantillons, nous ne saurions tenter une assimilation qui serait toujours très hasardeuse, si elle n'était pas complètement erronée. Pourtant on peut citer ici (sans que cela ait un autre caractère que celui d'une simple indication) quelques feuilles des gisements oligocènes de Bilin, de Manosque et de la Baltique, appartenant au type d' Alnus Kefersteinii , Ung . , auquel, suivant en cela l'opinion de Saporta, nousjoignonsle/?e^/a grandifolia, Ett. (Bilin, fig. 23-24, tab. XIV). Mais, si VAlnus Kefersteinii avec ses nombreuses variations partielles parait avoir été la souche des A. subcordata C.-A. Mey. et orientalis, Decn., qui se sont fixés sur divers points de l'Asie occidentale, VAlnus du Yunnan paraît représenter l'ancêtre fossile des Alnus déjà fixés et différenciés dans l'Extrême-Orient. Nous sommes heureux de dédier cette espèce à M. Lantenois, Ingénieur en chef des Mines, Directeur du service des mines de l'Indo-Chine, à qui en est dû la découverte.
plus grande analogie avec celles que nous venons de décrire (Yen-Fen-Tchouang, b).
MARNES DE PE-KIA-TCHOUANG (DE MIEN-TIEN A LIN-NGAN).
Ce gisement a fourni seulement un type de feuille allongée dont nous ne possédons ni la base, ni le sommet, mais dont les nervures secondaires nombreuses, avec des intercalaires incomplètes, s'échappent à angle presque droit de la primaire, et ne laissent pas de présenter la
CONCLUSIONS.
Malgré toutes leurs imperfections et leurs lacunes, ces fossiles, les derniers surtout, sont-ils capables de nous renseigner sur l'âge de ces couches? D'une manière absolue et précise nous n'hésitons pas à répondre par la négative, mais nous pensons que leur physionomie chaude et franchement exotique et les rapports qu'ils présentent avec les types encore existants dans la région ne sauraient être compatibles avec un âge géologique bien reculé. Certainement les provinces botaniques étaient suffisamment esquissées pendant l'époque tertiaire pour qu'il soit impossible d'indiquer, étant donné le peu de flores tropicales et subtropicales connues, quelle marche les végétaux ont suivie dans ces contrées. Si, comme nous avons eu déjà l'occasion de le faire remarquer, le balancement et le retrait de la bordure nord de la zone tropicale peut nous fournir une mesure chronologique dans l'appréciation de l'ancienneté relative des types fossiles de la zone tempérée nord, ces faits ne peuvent nullement nous renseigner sur les zones subtropicales. Toutefois la présence dans le Yunnan de types tout à fait rejetés à l'Est à l'heure actuelle, et les points de contact, qui nous offrent des analogies, sans nous fournir d'identités absolues, semblent, à notre sens, nous faire remonter un peu dans la suite des siècles géologiques, sans pourtant nouséloigner beaucoup de l'époque tertiaire supérieure, pendant laquelle les types se sont localisés d'une manière définitive, et dans des espaces quelquefois très restreints. Marseille, avril 1907.