Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS
MATÉRIEL ET TRACTION
Dépôt des huiles. — Les magasins des dépôts ne présentent qu'une partie intéressante, c'est celle qui est réservée au dépôt des huiles.
Sur les. réseaux où l'on a récemment substitué la graisse consistante à l'huile pour le graissage des boîtes des locomotives ainsi que des tourillons de manivelles, le dépôt de graisse se trouve dans la même annexe que les huiles. A l'aide d'une petite presse à air comprimé, on force la graisse à sortir par une filière, de façon k l'obtenir sous forme de cylindres ayant la section voulue pour remplir exactement les logements des boîtes ou des godets graisseurs ; on rend ainsi le garnissage plus rapide, en même temps qu'on évite les pertes (*).
L'huile, amenée dans des wagons-citernes, descend par son propre poids dans des réservoirs placés dans le sous-sol d'un bâtiment constituant une annexe du magasin. Le dépôt comprend généralement 8 à 10 réservoirs pour les diverses catégories d'huiles, — soit 3' ou 4 réservoirs de 10 à 13 mètres cubes de capacité pour les huiles d'un usage courant (graissage du mécanisme des locomotives, — des tiroirs, — des boîtes des locomotives, — des boîtes des wagons), et5 ou 6 réservoirs de 1 à 2 mètres cubes de capacité pour des huiles spéciales destinées à des usages divers. Dans certains dépôts, on fait remonter l'huile aux distributeurs du magasin en envoyant de l'air comprimé dans les réservoirs. On préfère aujourd'hui installer de petites pompes à main servant à mesurer l'huile sans qu'il soit nécessaire d'employer des récipients gradués ; chaque coup de pompe délivre un gallon d'huile (le gallon américain est de 3 IU ,78) et, en modifiant le réglage au moyen de butées que l'on peut effacer, on réduit à volonté le débit à 1/2 gallon ou 1/4 de gallon. Le débit de chaque pompe est enregistré par un compteur double : l'un des compteurs possède une remise au zéro de façon que chaque agent puisse se rendre compte de la quantité d'huile qu'il prend sans avoir à compter le nombre de coups de pompe ; l'autre est un totalisateur qui indique la quantité totale d'huile puisée au réservoir. Les indications du totalisateur sont contrôlées au moyen d'indicateurs de niveau placés dans les réservoirs. Les 8 ou 10 pompes pour les diverses catégories d'huiles sont alignées le long d'un des murs du magasin, et nous avons toujours constaté que ces installations étaient d'une propreté remarquable.
Personnel des dépôts. ■— Le personnel des dépôts américains est toujours nombreux : c'est la contre-partie nécessaire des régimes de la banalité ou de l'équipe multiple pour les mécaniciens et les chauffeurs; pour que ces régimes donnent des résultats satisfaisants, il est, en effet, indispensable que les machines soient bien entretenues dans les dépôts. D'autre part, pour permettre une utilisation aussi complète que possible des machines, il faut que cet entretien soit assuré rapidement : d'où la nécessité non seulement d'employer un personnel nombreux, mais encore d'effectuer les travaux d'entretien aussi bien la nuit que le jour. Le dépôt des New York Central Lines h West-Albany, assurant l'entretien de 275 locomotives à marchandises, emploie 60 ouvriers d'état pour les réparations au mécanisme et aux chaudières (dont 2/3 le jour et 1 /3 la nuit), — 20 nettoyeurs, — 13 agents pour le lavage des chaudières, — 46 manœuvres (dont moitié pour le jour et moitié pour la nuit) pour les fosses à piquer, les trémies à charbon, le pont tournant, la manœuvre des machines au dépôt, etc. ; il faudrait y ajouter les inspecteurs, le (*) Le remplissage des godets à graisse consistante est assuré par le personnel du dépôt et non par les mécaniciens.