Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)

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NOTE SUR LE MINERAI DE FER SILURIEN

Pour la presque totalité du minerai de fer importé par Rotterdam, minerai d'Espagne, de Suède, d'Algérie, de France, etc., comme d'ailleurs pour beaucoup d'autres marchandises, le transbordement se fait sur allèges au milieu du fleuve. Le navire est amarré aux bouées : les allèges se collent à chacun de ses flancs et reçoivent par des couloirs en tôle le minerai, que les simples treuils du bord enlèvent des soutes. Ces treuils ne peuvent manœuvrer qu'une tonne et demie. Avec 4 treuils on fait 1 .OOOà 1 .SOOtonnesen vingt-quatre heures, et on décharge un bateau de Caen en un à deux jours. Certains grands vapeurs de 6.500 à 10.000 tonnes, spécialement affectés au transport du minerai de Suède, ont à bord des engins beaucoup plus puissants qui permettent de décharger 10.000 tonnes en trente-six heures. Signalons aussi une installation spéciale de transbordement, le Poorterhaven, situé à 25 kilomètres en aval de Rotterdam ; quatre grandes grues cantilever américaines, établies sur une digue entre le fleuve où sont les navires et un petit bassin où sont les allèges, font là le déchargement du minerai, à raison de 1.500 tonnes en vingt-quatre heures chacune. Le transbordement à Rotterdam revient à 0 fr. 40 ou 0 fr. 50. Le remorquage sur le Rhin est assuré encore par les intermédiaires, dont quelques-uns possèdent des remorqueurs ; la remontée jusqu'à Ruhrort coûte, en moyenne, 1 fr. 50, et le déchargement à quai 0 fr. 40 à 0 fr. 50. Il reste à transporter par rails le minerai aux usines: pour celles du groupe de Ruhrort, le parcours est nul ; il s'allonge pour le groupe d'Essen-Bochum et surtout pour celui de Dortmund. Le prix du transport est pour ces deux groupes de 1 fr. 50 et de 3 fr. 50 environ. D'après ce qui précède, le rôle des intermédiaires entre les mines et les usines est très étendu et très prépondérant. Il en est ainsi surtout depuis quelques années. Aupa-

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ravant, un grand nombre de mines vendaient leur minerai rendu à destination (ci. f. ) et s'occupaient elles-mêmes d'assurer le transport ; les intermédiaires, qui étaient des armateurs et courtiers de Rotterdam , servaient à rapprocher acheteurs et vendeurs en prélevant une commission fixe sur la vente, et aussi à opérer quelques-unes des opérations du transport, transbordement et remorquage. Maintenant ces armateurs sont devenus négociants en minerai ; ils passent en même temps des marchés d'achat, des marchés de vente et des marchés de fret et assurent eux-mêmes le bénéfice de leurs opérations sur le minerai, bénéfice commercial et non plus prime fixée à l'avance. Il y a plus : quelques-uns parmi les grands marchands de minerai se sont mis à exploiter à l'étranger, en Espagne et en Algérie notamment.' ou à contribuer, comme bailleurs de fond, à la formation d'importantes compagnies minières, en Suède par exemple, dont ils contrôlent la vente . Rotterdam est ainsi devenu un des marchés les plus importants de minerai de fer, par suite du développement des affaires des armateurs du port, devenus propriétaires ou vendeurs de très grandes quantités déminerai; ils ont notamment accaparé la vente des minerais de fer en Westphalie, et ont même'étendu leurs opérations commerciales à l'étranger, notamment en Angleterre, où une puissante maison a été absorbée. Cependant, comme il arrive quelquefois, bien que marché déminerai de fer, Rotterdam est pour ce minerai un simple lieu de transit ; le minerai ne s'y arrête pas, n'y touche même pas terre, et il n'y a là aucun stock. Prix de vente. — Le minerai est vendu par les mines sur une base de 50 p. 100 de fer et de 12 à 14 p. 100 de silice, suivant les marchés. Pour certains minerais pauvres, la teneur de base en silice est portée à 18 p. 100; quand