Annales des Mines (1907, série 10, volume 11)
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NOTE
SDR
LE
MINERAI
DE
FER
SILDRIEN
DE
qui doivent continuer à en enlever tout le tonnage disponible, aux prix pratiqués jusqu'ici. Il faut envisager seulement le cas d'un droit d'exportation sur le minerai de fer, dont il a été récemment question. Il est certain •qu'un droit de 1 fr. 25 par tonne, chiffre qui a été mis en avant, réduirait d'une façon excessive ou même annulerait le bénéfice des mines en activité et empêcherait absolument la mise en valeur de la partie du gisement jusqu'ici réservée. On ne pourrait compter en effet sur une élévation correspondante du prix de vente, car les usines anglaises et westphaliennes auraient alors intérêt à se passer du faible tonnage de minerai normand qu'elles reçoivent ■et trouveraient facilement à lui substituer des minerais équivalents. La suppression de l'exportation du minerai de fer serait un très gros coup pour le port de Caen. Il y a été importé, en 1905, 430.000 tonnes de marchandises ; il n'a pu être exporté, comme contre-partie, que 224.000 tonnes, dont 209.000 de minerai de fer. Celui-ci constitue donc à peu près le seul fret de retour pour les navires charbonniers de Caen. Pour utiliser l'hématite du Calvados, devenue inexportable et exclue, quant à présent, du Nord de la France par ce fait que les usines les mieux placées pour la recevoir sont elles-mêmes exploitantes dans l'Orne, on pourrait songer à la fondre sur place au moyen de coke de charbon anglais. Ce problème dépasse les limites de cette note ; nous indiquerons seulement quelques-unes de ses données. La métallurgie du fer(*) a été relativement active aux siècles derniers dans l'Eure, l'Orne et le Calvados. Elle se faisait exclusivement au bois et s'est ralentie progressivement à mesure que diminuaient les ressources en (*) M. LE CORNU,
Sur la métallurgie du fer en Basse-Normandie,
1884.
BASSE-NORMANDIE
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combustible. Vers le milieu du siècle dernier, elle n'existait plus que dansl'Orne, où onze petits fourneaux et dixhuit forges étaient en activité. Les traités de commerce de 1860, en permettant soudainement la concurrence anglaise, amenèrent la fermeture presque immédiate de ces usines. La création d'un haut fourneau près de Caen a été examinée il y a quelques années, mais ne fut pas décidée en raison du prix élevé du combustible, de la difficulté de trouver de la main-d'œuvre expérimentée et de sa cherté, enfin de l'incertitude sur les ressources disponibles de minerai. Le prix du combustible ne parait pas prohibitif. Il semble tout d'abord qu'il y aurait intérêt à recevoir des menus à coke anglais et non du coke anglais : il se produit moins de déchet de poids utile dans le transport des menus que dans celui du coke, surtout lors de la reprise à la pelle dans les soutes ; d'autre part, la fabrication du coke présente des avantages sérieux : récupération des sous-produits et production de vapeur. En temps normal, les menus à coke sont vendus 11 et 12 francs f. o. b. aux ports anglais ; ils reviendraient donc sur wagons aux quais de Caen, y compris le droit de douane, à 17 ou 18 francs, ce qui donnerait le coke à 27 francs ; avec un minerai de 9 francs par tonne à l'usine et à 50 p. 100, on aurait pour ces deux premiers éléments du lit de fusion un total de 44 francs, qui n'est pas très supérieur au chiffre correspondant actuel dans les usines du Nord de la France. Une question encore difficile à résoudre est celle de l'approvisionnement en minerais. En se bornant à un seul haut fourneau de 100 tonnes, malgré l'élévation des frais généraux et de main-d'œuvre qui résulterait d'une si faible production, la consommation de minerai serait de près de 70.000 tonnes par an. On peut se demander si ce tonnage sera toujours facile à se procurer. La richesse