Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)
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DANS LES ARDENNES FRANÇAISES
ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER
dans l'année 1906 : Bière Vins en fut Eau-de-vie (en moyenne à 45°) Vins de liqueurs (vermout, byrrh, malaga, etc.) Vins en bouteilles
i>.^98 ?i,S8 3.668 hl ,37 96i M ,17 101 hl ,32 4.609 bouteilles
La commune de Château-Regnault a payé, comme droits «d'alcool, pour une population de 3.500 habitants, en 1901, 14.936 fr. 36, et en 1905, 15.886 fr. 74 ; à 2 fr. 20 par litre d'alcool pur, ceci fait par habitant et par année une moyenne de 6 1 ", 5 d'alcool pur, soit environ 13 litres d'alcool à 49° ; si l'on défalque de ces 3.500 habitants ceux -qui n'en font qu'une consommation insignifiante, on voit quel chiffre on peut atteindre pour une catégorie d'individus. Et notons encore que ces chiffres ne se rapportent ■qu'à l'alcool consommé dans les cabarets, dont on peut fixer le nombre à 60 environ pour cette seule commune. Malgré les mesures prises dans les usines contre l'abus de boissons alcooliques, on n'arrive pas à empêcher l'entrée de celles-ci à l'intérieur des ateliers. En guise de café, on a vu introduire dans les usines, sous le nom de « café infernal », un produit fabriqué avec de l'alcool bouillant au lieu d'eau. Passons maintenant à Revin, le pays des fondeurs. On a fait à Revin (*), dans une de ces dernières années, 17.025 hectolitres de bière. Si de ce chiffre on défalque l'exportation d'abord, on trouve un minimum de 348 litres par tête d'habitant, et, si on retranche encore la fourniture aux particuliers, on obtient 14.800 hectolitres qui, vendus au détail, dans les débits, à raison de 35 francs au moins, produisent la somme ronde de 518.000 francs. On a consommé sur place 278 hl ,45 d'alcool à 100°, soit {*) Communiqué par M. le D' Séjournet.
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5lil ,93 ou, en chiffres ronds, 6 litres par habitant. Cette quantité d'alcool, défalcation faite de ce qui peut rentrer chez les particuliers, représente 52.500 litres d'eau-devie k 45° qui, vendus au bas mot 2 francs au détail, valent 105.000 francs. Sans tenir compte des 1.041 hectolitres de vin et de 22 hectolitres de cidre, dont on ne consomme guère dans les cabarets, si on additionne les produits de la vente au détail, do la bière et del'eau-de-vie, on arrive à. la somme de 623.000 francs qui,, partagée entre 1.500 consommateurs au plus, représente une dépense inutile, on. peut même dire désastreuse, de 415 francs par tête. Les terribles conséquences de l'alcoolisme se font naturellement sentir. D'après M. le D r Séjournet, à Revin,. sur 17 individus qui ont succombé k la pneumonie, 3 étaient alcooliques, et, sur 96 phtisiques, 28 ont succombé à la tuberculose par alcoolisme. Revenons, après cette digression, k des considérations d'un autre ordre. Question d'alcoolisme mise k part, la région de la boulonnerie. est des plus florissantes ; les fêtes, y sont très en vogue et se chiffrent par village à trois et quatre par an. A coup sûr, ce n'est pas pour l'ouvrier des Ardennes que le repos hebdomadaire a dû être voté, car nul ne travaille le dimanche, et presque partout on ne travaille qu'une demi-journée le lundi. Pour éviter aux ouvriers insouciants du lendemain la misère qui les guette aux jours de maladie ou de vieillesse, les patrons ont pris depuis longtemps l'initiative d'institutions en leur faveur. Dans les grandes usines mentionnées plus haut, il existe des caisses de retraites et de secours. Voici, par exemple, les œuvres sociales et philanthropiques établies par la Manufacture ardennaisc. 1° Participation aux bénéfices. — Faisant entrer le montant des salaires en ligne de compte, on a remarqué qu il représentait le dixième de la valeur du capital,, et