Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)

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DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

six ouvriers. Peu à peu il s'est agrandi, mais son grand développement date surtout de l'invention d'un procédé mécanique pour la fabrication de la bride de ressorts, pour lequel la maison fut brevetée en France et à l'étranger. Pourtant, ce procédé de fabrication ne resta pas l'apanage de la maison Laurent-Colas, puisque les trois autres l'ont appliqué et l'emploient encore. A l'heure actuelle, le brevet est à peu près tombé dans le domaine public, et la plus sûre sauvegarde pour les exploitants est le secret dans lequel ils le tiennent. En vain l'Angleterre, qui fait avec la maison Laurent-Colas 200.000 francs d'affaires par an, a-t-elle cherché à pénétrer le secret de fabrication. Les Allemands seuls se sont mis, depuis quelques années, à fabriquer cet article et, grâce au bas prix et aux facilités de paiement qu'ils accordent, ils tiennent maintenant les marchés de l'Europe centrale et de l'Orient. Passons en revue l'ensemble de l'atelier. Par suite des agrandissements récents, le nombre des ouvriers occupés est actuellement de 250. L'usine est desservie par une machine à vapeur système Corliss à condensation, de 75 chevaux, mais qui en fait réellement 140. A côté de celle-ci est une pompe Worthington, qui puise l'eau à la Meuse et qui porte, en outre, une adaptation de 'tuyaux pour utiliser la pompe en cas d'incendie. Enfin, dans la même salle, est une dynamo bipolaire à 110 volts pour l'éclairage de l'usine. Les matières premières employées se répartissent comme suit : Fer de Suède laminé importé directement. .. Fers divers Briquettes Charbons divers (Belgique et Lens) Coke

300 tonnes 1.500 1.000 1.000 300

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Le principal article fabriqué est la bride de ressorts. C'est la pièce qui, dans la voiture, assure la solidarité entre l'essieu et les ressorts; c'est une simple pièce en forme d'il dont les deux branches sont filetées. La bride ordinaire se fait à l'aide de barres de fer sensiblement demi-rond, à flèche plus ou moins grande. Elle est découpée dans la barre, puis, suivant la forme de la bride, étampée ou non de façon à modifier le profil du demirond. Elle passe ensuite aux « machines à brides » inventées par M. Laurent-Colas, machines qui lui donnent sa forme définitive. La bride est ensuite rodée sur ses extrémités, puis filetée, et les écrous sont montés. On fait une foule de brides de différents modèles, plus ou moins compliquées et élégantes, suivant leur emploi. Comme autres ferrures, on fabrique des mains à deux tiges, des menottes brisées, des charnières, des compas, des vis de mécanique; la caractéristique de toutes ces pièces est d'être fabriquées sans soudure, dans la masse du fer, ce qui est une grande sécurité dans leur emploi. Tout est fait par étampage au mouton ou au pilon ; nous signalerons entre autres un pilon de 1.800 kilogrammes et un autre à double effet, système américain. A signaler aussi une machine-pilon, système Bouhey, dont la masse est reliée à un ressort calé excentriquement sur une poulie dont on fait varier la vitesse par la tension d'une courroie de commande; suivant qu'elle tourne plus ou moins vite, la machine frappe plus ou moins sec, à la façon d'une balle attachée à l'extrémité d'un fil élastique, principe analogue à celui de la perforatrice Box Electric Drill. Le magasin d'étampes comprend plusieurs milliers de matrices qui constituent un outillage de très grande valeur. Pour terminer, nous donnerons une idée de l'importance de cet atelier et de son développement par les