Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)
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COMMISSION DU GRISOU
retenant à leur surface une fraction plus ou moins grande des particules solides. L'examen des parois du globe peut ainsi fournir des renseignements sur la nature des réactions effectuées pendant la détonation. Par exemple, la détonation du cordeau au trinitrotoluène seul, sans charge explosive, détermine sur les parois du trou de mine un dépôt de noir de fumée montrant qu'il existe du carbone libre dans les produits de détonation du trinitrotoluène, conformément à ce qu'on avait déjà établi par des analyses directes. Pour étudier les réactions du cordeau sur l'oxygène du nitrate d'ammoniaque, on a fait détoner des cartouches de nitrate seul amorcées avec un cordeau de 7 mm ,3 de diamètre extérieur. On a constaté sur les parois du globe un dépôt de noir de fumée montrant que le carbone du trinitrotoluène ne s'était pas bridé dans le nitrate. D'après les dimensions du globe, la décomposition du nitrate avait été complète, et d'ailleurs on n'a retrouvé aucune trace de résidus. La non-oxydation de particules ténues de carbone à haute température rend très probable la non-oxydation dos autres éléments combustibles du cordeau. Si la combustion de ces produits n'est pas réalisée dans le nitrate seul, elle ne le sera pas, a fortiori, dans la grisounite Favier, où l'oxygène- libre est plus dilué et existe en quantité moindre que dans le nitrate seul. Des essais ayant montré que la combustion du cordeau peut, au contraire, être obtenue dans le chlorate de potasse et dans certains explosifs chlorates à excès d'oxygène, nous avons procédé, le même jour et dans le même terrain, à des expériences comparatives entre le nitrate d'ammoniaque et un explosif formé de 95 parties de chlorate de potasse et 5 parties de glycérine (ce dernier explosif a une température de détonation d'environ 1.500° et un excès d'oxygène comparable à celui de la
NOUVEAU DISPOSITIF D'AMORÇAGE DES EXPLOSIFS
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grisounite-couche Favier). On a obtenu les résultats suivants : DÉTONATIONS
EXPLOSIFS
EN
TROUS DE
MINE
MODE D'AMORÇAGE
AVEC BOURRAGE
RÉSULTATS
DE
0 m ,60.
OBSERVATIONS
t 95 chlorate de po- Tube détonant au < tasse. trinitrotoluène de ( 5 glycérine. 5 wm ,5 environ, tra3 cartouches de versant les 3 car100 gr. touches.
Détonation complète. Les parois du globe Prof.du globe, 0 m ,68. présententdes Diamètre, 0 m ,33. striés très nettes Volume, 0 m ^,039. avec des taches jaunâtres plus ou moins prononcées.
Nitrate d'ammonia- Tube détonant au que seul en cartoutrinitrotoluène de ches comprimées 7 mn, 3, traversant à 20 k ?, par cm2. les 3 cartouehes. 3 cartouches de 50 grammes.
Détonation complète. Les parois du globe Prof.du globe,0 m ,ô9. sont couvertes de Diamètre, 0,31. noir de fumée. Volume, 0""',030. V p = 0,20.
l = o,,.
La différence d'aspect des deux globes est extrêmement nette : d'une part, on observe des colorations jaunâtres accusant l'oxydation du plomb sans aucune trace de noir de fumée et, d'autre part, au contraire, un dépôt très accentué de noir de fumée sans trace de coloration jaunâtre. Ces expériences sont faciles à reproduire. Elles montrent que, dans la pratique, le cordeau d'amorçage ne se brûle pas, d'une façon appréciable, dans le nitrate d'ammoniaque, et qu'on se rapproche du premier des cas limites envisagés précédemment. On en conclut que le tube détonant au trinitrotoluène agirait réellement comme détonateur et non comme combustible avec les explosifs au nitrate d'ammoniaque, et qu'il n'introduirait aucun élément nouveau de danger dans les mines grisouteuses. La température de détonation ne serait pas augmentée et la limitation des longueurs de cordeau à employer se trouverait réalisée automatiquement par la limitation imposée aux charges explosives, moins sûres dans le grisou que le cordeau lui-même.