Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)
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LA CATASTROPHE DE COURRIERES
La fosse 2 est celle quia'le moins souffert, car, comme nous l'avons dit, elle ne fut atteinte par les effets de l'explosion que dans 3 quartiers, et, dans l'un d'eux, elle ne le fut que très peu. La fosse 3 a perdu au contraire les 9/10 de son effectif, aucun de ses quartiers ne fut à l'abri des effets directs ou des suites de l'explosion. A la fosse 4, dont les travaux du Sud à l'étage inférieur furent indemnes, 25 p. 100 des ouvriers purent s'échapper. Nous reprendrons plus loin en détail l'examen des circonstances qui ont amené la mort des ouvriers de certains quartiers ou qui ont permis k d'autres d'avoir la vie sauve. Remonte et reconnaissance des corps des victimes. — La remonte des corps aété commencée dès le 10 mars etcontinuée le 11 par les puits n° s 2 et 10. Elle continua par le n° 2 à partir du 11 mars, puis fut reprise à la fois par le n° 2 et par le n° 4 k partir du 6 avril. Les reconnaissances des corps par les familles ont donné lieu k un procès-verbal dressé en présence d'un délégué des maires de Sallaumines et de Billy-Montigny. La plupart des 164 victimes du n° 2 ont pu être remontées dans les premiers jours. Par le n° 10, on sortit les 10 et 11 mars i6 victimes, dont 4 ouvriers encore vivants qui moururent au jour; puis par le n° 2 on 'en remonta 96, du 12 au 16 inclus, ce qui donnait 142 au total pour la première semaine. Ces corps, peu défigurés, furent presque tous reconnus. Après le 16 mars, on ne retrouvâtes corps encore manquant au n° 2 que rrn k un, au fur et à mesure que la relève des éboulements permettait de les découvrir. Le dernier fut sorti le 28 juillet, portant le total k 162 corps remontés sur 164 disparus. Malgré une visite générale des travaux et du puisard, les deux corps manquants n'ont pu être retrouvés. Ils devaient se trouver dans le foyer de l'incendie de Joséphine et auront été carbonisés.
LA CATASTROPHE DE COURRIERES
3(il
Au n° i , on put remonter, les 10 et 11 mars, 43 victimes, dont 3 moururent au jour ; 26 seulement furent reconnues, car les corps du n° 4, brûlés et mutilés, étaient beaucoup plus défigurés que ceux du n° 2. Après la réouverture du puits en avril, la relève des cadavres recommença dès le 6 avril et se poursuivit régulièrement au fur et k mesure de l'avancement des travaux de la remise en état. S'il avait été possible, dès les premiers jours de la réouverture du puits, de visiter tous les quartiers, il n'en fallait pas moins attendre pour enlever les corps d'avoirremis en étal, les voies d'accès, car elles n'auraient été que très dangereusement praticables pour les porteurs de cercueils; aussi fut-il décidé de ne faire passer les cercueils que dans les voies bien réparées. Le total des corps remontés passa de
43,
dont
20
reconnus, au
—
185
à 470
—
360
— —
à 498
—
383
—
à 504
—
386
—
à 259
avril, mai, i ",juin, 1" juillet, 29 juillet. 6
I e
Il restait donc encore deux corps qu'une recherche générale ot méthodique n'a pas permis de retrouver. On peut se demander si les 10 et 1 1 mars, où des corps horriblement mutilés ont été remontés, le compte exact des victimes a pu être bien établi. La proportion des corps reconnus a constamment augmenté. Elle étaitde 57 p. 100 seulement les deux premiers jours ; mais elle passa k 71 p. 100 au 1" niai, k 76 au I e ' juin et enfin k 77 p. 100 au 29 juillet. — Cetteconstatation peut paraître surprenante; mais il faut considérer, d'une part, que les corps d'ouvriers morts intoxiqués- par l'oxyde de carbone se sont conservés très bien, presque sans changement; d'autre part, que les reconnaissances ont été beaucoup plus faciles de la part des familles des victimes à mesuré que le nombre des corps k remonter