Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)

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pu être faites, aussi bien celles qui ont été émises antérieurement à toute constatation que celles qui sont basées sur les faits observés au fond après la catastrophe. Elles se réduisent à 6, qui sont: 1° Un coup de grisou ; 2° Une explosion de gaz inflammables produits par l'incendie de Cécile ; 3° Une inflammation de poussières due à un coup de mine au front de la voie Lecœuvre ; 4° Une inflammation due à l'explosion inopinée de cartouches dans cette même galerie ; 5° Une explosion de grisou dégagé au front de la voie Lecœuvre, ou de sa parallèle, prolongée par une inflammation de poussières ; 6" Une inflammation de poussières provoquée dans Marie 326 aun° 3, par une cause inconnue, accompagnée d'une explosion secondaire dans la voie Lecœuvre. Dans les deux premières hypothèses, les gaz explosifs répandus largement dans les fosses sinistrées peuvent, par leur inflammation, expliquer la catastrophe dans toute son étendue. Dans les quatre dernières hypothèses, au contraire, on n'imagine que la cause initiale de la catastrophe, une explosion originelle de violence assez réduite, et il faut faire appel à la propagation de l'explosion par les poussières pour expliquer son étendue. 1° Coup de grisou. — Lestrois fosses sinistrées n'étaient pas classées grisouteuses ; la recherche réglementaire de grisou y avait lieu pendant la nuit du dimanche au lundi dans les travaux neufs. Comme nous l'avons déjà dit, la présence du grisou n'a jamais été signalée sur le registre des rapports par les employés chargés de la visite, sauf pour l'étage 383 au n° 4 où ils crurent reconnaître du gaz ii trois reprises,, en 1902, 1903 et 1905. Ces employés n'ayant jamais eu l'occasion auparavant de reconnaître le

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grisou, et la présence de celui-ci aux points signalés n'ayant pu être décelée immédiatement après ces rapports par l'ingénieur de la fosse, on peut se demander s'il y eut vraiment là des apparitions de gaz. En tous cas, si elles ont eu lieu, elles ont été très courtes et insignifiantes comme débit. On ne saurait donc concevoir, étant donné les résultats des recherches hebdomadaires de grisou, qu'il ait pu se trouver dans les fosses sinistrées des gaz explosifs en volume assez considérable pour ravager un champ d'exploitation d'une telle étendue. On a mis en avant l'influence d'une forte baisse barométrique qui aurait précédé la catastrophe et permis à du grisou inconnu, emmagasiné dans les vieux travaux, de se répandre dans les galeries fréquentées et d'infester la mine. Il s'est bien produit une baisse lente de 12 millimètres du mercredi 7 à midi au vendredi 9 à deux heures du matin, suivie d'une période de hausse de 5 millimètres, qui a duré dix-sept heures, du vendredi 9 à midijusqu'à l'heure de la catastrophe ; quelques heures après la catastrophe s'est produite une baisse barométrique très brusque, accompagnée d'une tempête violente et, deux jours après, d'une chute de neige abondante. D'après les expériences faites à Hérin, en 1886, par M. l'Ingénieur en chef des mines Chesneau, dans des conditions barométriques tout à fait identiques à celles que nous venons de définir, le dégagement de grisou emmagasiné aurait pu commencer dès la première baisse, se maintenir pendant la légère hausse qui a suivi, pour se précipiter avec la violente baisse finale. Cependant rien ne permet de supposer que du grisou inconnu existât dans les vieux travaux ; de multiples changements d'aérage ont été effectués dans les fosses sinistrées après la catastrophe : d'abord le renversement général du 11-12 mars, puis de nombreuses modifications locales des courants d'air pour assainir successivement les quartiers de la mine. Ces