Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)

LA CATASTROPHE DE COURRIERES

LA CATASTROPHE DE COURRIERES

changements ont sans aucun doute modifié le régime des vieux travaux ; ils n'ont pas cependant mis en circulation et dégagé dans les galeries du gaz inflammable en quantité appréciable à la lampe Chesneau ou par l'analyse chimique. Aussi l'hypothèse d'un coup de grisou, qui ne repose d'ailleurs sur aucun fait, a-t-elle été rejetée par tous les ingénieurs qui ont eu à examiner les fosses sinistrées.

D'après la première, la veine Cécile uue fois fermée à 280, les gaz distillés qui s'y trouvaient, et l'air qui y pouvait pénétrer encore par 326 à travers les estoupées et les remblais, avaient obéi à l'appel du ventilateur du 4, qui était désormais seul à agir sur eux; une succion plus ou moins rapide les avait attirés dans la voie de Cécile 326 ou dans son retour sur le n° 4, et là une lampe à feu nu avait allumé le mélange explosif. La seconde hypothèse, consistait à supposer qu'au moment de la fermeture des barrages de 280, un remous s'était produit dans l'incendie et avait ramené sur le foyer un mélange * explosif ; l'explosion, peut-être peu importante, qui en était résultée, avait suffi cependant pour chasser au dehors de la veine, par les vides des estoupées et des remblais, les gaz distillés qui la remplissaient; ceux-ci s'étaient, comme dans la première hypothèse, allumés à 326 sur une lampe à feu nu. Le fait que des gaz s'étaient dégagés par les barrages pendant trois jours, et paraissaient avoir suivi un chemin très long et très détourné pour aller sortir par le barrage B 5 en cheminant par des vieux travaux de Cécile, faisait penser qu'un volume considérable de gaz distillés s'était accumulé dans ces vieux travaux.

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2° Explosion de gaz inflammables produits par l'incendie de Cécile. — C'est à l'incendie de Cécile que l'on a dès le premier jour attribué la cause de la catastrophe. Il y avait, entre la fin de la construction des barrages de 280 et l'heure où l'explosion s'est produite, une coïncidence si frappante qu'il était impossible de ne pas chercher tout de suite dans les gaz explosifs distillés par le feu la cause de l'explosion ; mais, au fur et à mesure des constatations qui furent faites au fond, cette idée ne s'imposa plus avec la même apparence d'évidence et elle dut, en fin de compte, être à peu près généralement abandonnée. Le jour même de la catastrophe et le lendemain, on put arriver à l'accrochage de 280 par -la bowette Nord, et constater que les barrages B 4 et B 5 , qui s'y trouvaient à l'entrée de l'écurie du Nord et d'une vieille voie de Cécile, étaient intacts (fig. 15). L'état de l'accrochage et de l'entrée de la bowette Sud, qui avaient également peu souffert, fit présumer qu'une explosion importante n'avait pas eu lieu à cet étage; mais il fui impossible, le 11 comme le 10 mars, de pénétrer dans la bowette Sud et d'aller vérifier l'état des barrages du Sud. On fut conduit alors à penser, et cela s'accordait bien avec toutes les premières constatations qui montraient l'étage inférieur 331-326-340 comme de beaucoup le plus bouleversé, que la fuite des gaz explosifs de la distillation, si fuite il y avait eu, avait dû se produire par 326. On fit alors deux hypothèses.

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Constatations à 280. — Il ne fut plus possible de rien constater avant le 30 mars. Ce jour-là, quand on revint au n° 3 après la sortie des 13 rescapés, le barrage Bjfut trouvé absolument intact, tandis que les barrages B et B 2 3 étaient tombés à l'intérieur, vers l'incendie (fig. 13 et 14). Les barrages B4 et B- étaient intacts, tels qu'ils se trouvaient avant la catastrophe. La chute des barrages B_, et B 3 à l'intérieur, ainsi que les projections violentes de morceaux de briques et de ciment derrière le barrage B :! , prouvaient bien qu'il 280 le coup n'était pas venu de Cécile. L'examen de l'accrochage 280, ainsi que les constatations faites à 326 et