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tier n'a été visité et examiné à la lampe, après la catastrophe, que le 22 mai, c'est-à-dire que pendant soixante-, dix jours du gaz a pu se dégager sans témoins. Des apparitions inopinées et temporaires de gaz dans des chantiers où on n'en avait jamais remarqué auparavant et où on n'en retrouve plus trace par la suite ne sont pas sans exemple. Un des exemples les plus frappants se trouve être celui des dégagements de Cécile au n° 5 le long de la même faille Gassion-Connétable, que nous avons rappelés plus haut. Il nous reste à examiner si l'hypothèse d'un dégagemont de grisou à la parallèle peut expliquer de façon satisfaisante les effets dynamiques et calorifiques des voies Lecœuvre. Le grisou se serait dégagé à la parallèle pendant la journée du 9 et la nuit du 9 au 10 ; il aurait gagné, petit à petit, parla recoupe, le toit de la voie Lecœuvre ; à un moment donné il se serait enflammé sur la lampe qui a été retrouvée à 20 mètres du front. L'explosion aurait gagné la recoupe et la parallèle en remontant vers la source de grisou et vers l'arrivée d'air frais en même temps. Elle devait donc prendre une force particulière dans la parallèle plutôt que dans la voie Lecœuvre ellemême ; cela concorde bien avec les effets observés, notamment avec la projection violente vers le Sud de la poulie du treuil, qui aurait peu bougé ou aurait plutôt été déplacée dans l'autre sens, si l'explosion principale était venue par la voie Lecœuvre et non par sa parallèle. La combustion s'étant faite à la fois aux fronts de la voie Lecœuvre et de sa parallèle, il n'est plus étonnant de trouver de la mousse de coke sur les parois jusqu'au fond de ces deux culs-de-sac. Les effets de déchirement des buses peuvent-ils bien s'expliquer par une explosion 4e grisou? La quatrième et la quatorzième buses ont été réduites en pièces, et ces pièces ont été dispersées vers l'arrière; les autres buses

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ont été ouvertes du dedans au dehors. A priori, une explosion de gaz se produisant dans la galerie aurait dû plutôt aplatir les buses que les faire éclater. Il faut supposer qu'au moment de l'explosion une certaine quantité de grisou avait déjà pu s'introduire dans la colonne de buses, sans s'être allumé, et y formait par places un mélange explosif auquel l'inflammation se serait propagée. Cela n'est pas impossible à admettre; les filets gazeux descendant du toit pour entrer dans les buses, dont l'orifice était à 5 mètres du front, pouvaient éviter les lampes des mineurs placées à front. En admettant qu'une explosion de grisou se soit produite dans le tube, peut-elle rendre compte de la mise en pièces des buses"? Une explosion de grisou ne développe que des pressions peu considérables. Les expériences exécutées en 1903 et 1905 dans la galerie d'essais de Gelsenkirchen-Bismarck ont montré que les pressions les plus hautes, enregistrées pour des explosions de grisou produites dans un récipient compartimenté avec d'étroits canaux de communication, n'ont pas dépassé 14 à 16 atmosphères. En réalité, le maximum enregistré a dû être supérieur à la pression réelle. Admettons cependant ce maximum de 15 kilogrammes : pour des buses ayant 0 m ,35 de diamètre et 2 mm ,5 d'épaisseur, comme la quatrième, qui a été réduite en morceaux, l'effort brisant n'aurait été que de 10 te ,5 par millimètre carré, ce qui n'amènerait pas la déchirure à l'état statique (*). Mais il s'en faut que les conditions de l'explosion dans les buses aient été normales. Le mélange détonant de la buse a explosé sous une compression déjà forte produite par l'explosion du gaz dans la galerie ; cette compression préalable a pu multiplier la pression ordinaire d'explosion et la rendre (*) Li tôle provient des Usines de Denain et Anzin. Sa résistance est de 40 à 45 ■ kilogrammes à l'état brut et baisse de quelques kilogrammes après galvanisation et cintrage à l'atelier de construction.