Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1908, série 10, volume 13)

SOR

18

ÉTABLISSEMENT

D'TJN

DROIT

DE

LES

MINERAIS

DE

19

FER

SORTIE

lion. En Normandie l'extraction ne provient que de 5 concessions dont les deux plus importantes débutent à peine ; et il y en a 12 dans le district. Dans le district breton, il existe 7 concessions, en Maine-et-Loire, toutes inactives. Tout le minorai extrait actuellement provient encore, comme nous l'avons dit, d'affleurements de gites non concédés en profondeur (*). La mise à fruit de ce gîte si étendu et de ressources en somme considérables, par suite de cette extension, est essentiellement une question de transport. Le minerai ne pourrait être traité sur place en quantités appréciables, à cause de sa composition : il ne peut guère être, comme nous le rappelions ci-dessus, qu'un minerai de mélange pour fonte Thomas ou pour Martin; et cela est si vrai que les forges de Trignac. obligées par leur situation de rouler en procédé acide, ne l'ont jamais employé, encore qu'elles aient 4 des concessions de Maine-et-Loire. Le minerai ne peut être utilisé que dans nos hauts fourneaux du Nord, qui ne leur assurent qu'un débouché relativement assez limité, ou en Allemagne. C'est un district qui ne peut vivre et surtout se développer que par l'exportation, k la condition que les minerais puissent arriver k un port, dans les années de prix ordinaires, k 10 francs environ la tonne, ce qui ne laisse qu'une assez faible marge pour le transport entre la mine et le porL. Il serait donc irrationnel de vouloir réserver ce minerai pour la France. Tout droit de sortie lui serait fatal et on s'explique très bien que M. l'Ingénieur en chef Leclère, visant plus spécialement le district breton, qui est plus particulièrement inutilisable pour la France, ait émis l'avis (pie, loin de parler d'un droit de sortie, ce serait d'une prime k la sortie dont on ferait mieux de s'occuper. (*) Ces minières paraissent établies sur des lambeaux du gite séparés par érosion et ne s'enfonçant pas en profondeur.

Si, pour le district normand, M. l'Ingénieur en chef de Béchevel s'est résigné à l'imposition éventuelle d'une taxe dont M. l'Ingénieur Dutilleul repousse le principe même, M. de Béchevel déclare qu'on pourrait l'admettre, si des raisons d'ordre général l'imposaient, k la condition qu'elle ne dépassât pas 0 fr. 75 et peut-être même 0 fr. 50. La Chambre de Commerce de Caen apprécie sans doute beaucoup mieux la situation lorsque, par sa délibération du 14 février 1907, elle s'est élevée k l'unanimité contre toute taxe qui lui paraît être contraire aux véritables intérêts du pays. Meurthe-at-Moselle. — Le bassin de Meurthe-et-Moselle comprend trois districts, celui de Nancy et celui de Longvvy, où l'on exploite par galeries des couches de teneur plutôt médiocre; celui de Briey, d'où l'on extrait par puits des minerais calcaires plus spécialement recherchés pour leur teneur et leur composition. Alors que l'exploitation des districts de Nancy et de Longvvy est dans la période normale, plutôt même décroissante déjà k Nancy, l'exploitation du district de Briey ne fait, pour ainsi dire, que commencer. Nous donnons ci-dessous leurs productions respectives pour les cinq dernières années. ANNÉES

1902 1903 l'.M 14 I90 .i 1006

NANCY

tonnes I.45Q.9Q0 1 .668..S»3 1 .741 .Cr.'T 1 .690. 5.'7 1.6 S». 00,1

LONGWY

tonnes 2.650.000 2.421.021 V. 523. 20.' 2.291.841 2.490.002

BRIEY

tonnes 800.000 1.204.631 1.580.207 2.314.751 3.084.586

TOTAL

tonnes 4.000.000 5.273.224 5.845.056 6.304.159 7.256.524

C'est surtout dans le district de Briey que la production va progresser dans l'avenir avec une intensité grandissante. La raison en est dans les conditions mêmes oii doit se faire l'extraction, par puits relativement profonds,