Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1908, série 10, volume 13)

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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

L'accident a consisté dans la formation d'une poche de 42 cm de profondeur au ciel de la boîte à feu. Il n'y a pas eu rupture des tôles. Mais, aux rivures des entretoises, douze rivets se sont rompus et la vapeur s'est échappée par les trous ainsi dégagés, produisant dans les foyers un refoulement des gaz ; le mécanicien a reçu des brûlures assez sérieuses pour nécessiter un mois environ de traitement à l'hôpital. On a reconnu, après démontage des tubes-foyers, que la tôle affaissée présentait sur 40 cm de longueur et sur 4 cm de largeur une coloration bleue caractéristique de la surchauffe, entourée d'une auréole d'oxyde rouge. Les têtes des rivets brisés étaient également bleuies ou rougies. Sur deux tubes en verre indicateurs du niveau de l'eau, dont la chaudière était pourvue, un seul était en état de fonctionner : l'autre avait son tuyau d'amenée de vapeur bouché par les dépôts. Il y avait, en outre, trois robinets de jauge; deux étaient bouchés de même. D'autre part, l'eau de condensation était renvoyée à la chaudière sans interposition d'aucun filtre ni appareil dégraisseur, et. la compensation des pertes se faisait parfois à l'eau de mer. Dans ces conditions, la surchauffe peut être rapportée soit à un défaut d'alimentation, soit à un dépôt gras. Les autres avaries de boîtes à feu ou de foyers furent inoffensives. Dans le cas de l'une d'elles, qui se produisit en avril 1906 à bord d'un chalutier à vapeur, il est difficile, de même que dans le cas précédent, de dire si la surchauffe a été provoquée par un abaissement du plan d'eau ou par l'action isolante des dépôts, qui, dans l'espèce, étaient de nature saline. La chaudière de ce chalutier, timbrée à 11 kg, est horizontale à retour de flamme, avec deux foyers débouchant respectivement dans deux boîtes à feu distinctes.

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La déformation a porté sur la boîte à feu de tribord, qui s'est fortement matelassée; il y a eu arrachement du filetage de l'écrou correspondant à l'un des boulons de fixation des armatures. L'avarie s'est manifestée par une fuite qui s'est déclarée deux heures après que l'on avait fait fonctionner le treuil, pour virer le chalut, alors que l'alimentation de la chaudière était suspendue pour une réparation au petit-cheval. Cette imprudence ferait penser à une surchauffe par manque d'eau; mais, d'autre part, la chaudière contenait, sur les ciels des boîtes à feu, de très importants dépôts de sel. C'est un bateau dont les sorties durent de sept à quinze jours ; on alimentait à l'eau de mer à partir du sixième jour, et il n'avait pas été fait de nettoyage depuis plus de deux mois. Il y a lieu de rapprocher de cet incident une rupture d'entretoises survenue dans une boîte à feu d'une chaudière de même type et de même timbre, à bord d'un autre chalutier, le 26 janvier 1907. Deux des entretoises reliant la face verticale de la boîte à feu au fond plat du corps de chaudière se rompirent au ras de la paroi, côté des gaz, sans autre conséquence qu'un échappement de vapeur qui remplit la chaufferie et la rendit inaccessible pendant une dizaine de minutes ; au bout de ce temps on put y pénétrer, et l'on mit bas les feux, qui n'étaient pas éteints. C'étaient des entretoises de 35 mm de diamètre, avec espacement de 170 mm d'axe en axe. Il a été constaté que l'une d'elles était affectée d'une fissure préexistante. Mais il se peut que, d'une manière immédiate ou non, l'action isolante des dépôts n'ait pas été étrangère à la détérioration. Les sorties du bateau duraient de cinq à huit jours, la provision d'eau douce embarquée ne correspondait qu'à trois jours de marche, on ne pratiquait pas d'extractions de fond pendant qu'on alimentait à l'eau de mer et, lors de l'incident en question, le dernier nettoyage remontait après de deux mois. Aussi