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Annales des Mines (1908, série 10, volume 13)

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SURVENUE A LA MINE DE GARDANNE

NOTE SUR UNE EXPLOSION DE POUSSIÈRES

d'ailleurs, malgré leurs brûlures, sortis par leurs propres moyens ; les autres victimes ont été portées à bras jusqu'à la voie de roulage, cote 18, placées dans des bennes garnies de paille et roulées jusqu'au puits. La première victime a été remontée à midi quarante-cinq ; la dernière, une heure plus tard. Les premiers soins ont été donnés aux victimes sur le carreau de la mine, d'où elles ont été transportées aussitôt après, soit à l'hôpital, soit à leur domicile. En résumé, la flamme de l'explosion a parcouru 150 mètres environ; les effets du souffle d'air consécutif se sont fait sentir jusqu'à '300 mètres du front de taille. Deux heures après l'accident, toutes les victimes avaient été amenées au jour et, dès le lendemain, tout était remis en état. Causes de l'accident. — Bien que le quartier où s'est produit l'accident ne fût pas grisouteux,, on avait cru, au premier moment, à une explosion de grisou. L'enquête administrative a dès le début abandonné cette hypothèse — de même qu'un certain nombre d'autres qui ont été émises par la suite — pour adopter celle d'un coup de poussières. Il est nécessaire, avant d'entamer la discussion des différentes causes qui ont pu produire l'accident, de préciser les conditions dans lesquelles avaient été tirés les six coups de mine de l'avancement du chantier 53. La couche de Gros-Rocher a, dans la partie considérée, une ouverture totale de 1 m ,45 environ., se décomposant comme suit : Faux toit Charbon (mine du toit) Rocher Charbon (minette) Rocher (croûtes) Charbon

0 m ,i5 0 ,18 0 ,20 0 ,35 0 ,45 0 ,12 1°\45

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Elle plonge vers le Sud sous un angle de 35° environ. Avant l'accident, le chantier 53 était affranchi, c'està-dire que le front de taille de l'avancement était vertical. Le travail y était assez difficile en raison de la compacité du charbon, et les ouvriers, au lieu de pratiquer, comme d'habitude, à l'aide du pic la coupure en sous-cave, dans le banc intermédiaire de charbon (minette), avaient préparé cette sous-cave au moyen de coups de mine. On agit couramment ainsi lorsque le chantier est dur, comme l'était le chantier 53, c'est-à-dire lorsque le travail au pic serait trop long et trop pénible. Six coups de mine avaient été ainsi forés à 30 centimètres environ l'un de l'autre, sensiblement suivant le plan moyr en du banc de charbon; ils avaient de 0 m ,85 à l ra ,00 de profondeur ; les deux coups extrêmes du côté droit de la galerie — coups 5 et 6 — plongeaient légèrement vers l'avancement. Les /ig. 2 et 3, Pl. IV, indiquent la disposition de ces coups de mine. D'après les ordres donnés, les ouvriers devaient se servir, aux chantiers de dépilage, de grisoutine-gomme, à 30 p. 100 de nitroglycérine et 70 p. 100 de nitrate d'ammoniaque, remplacée, en cas de besoin, par la poudre Favier n° 1, et, aux chantiers d'avancement, tel que le chantier 53, de grisoutine pour les coups dans le charbon et de dynamite-gomme à 92 p. 100 de nitroglycérine pour les coups dans les bancs de rocher. Cet emploi simultané des deux explosifs remonte à plus de dix ans; h se justifie, d'après la Compagnie, par la nature moins brisante delà grisoutine, laquelle donne des produits plus gros, d'une valeur commerciale supérieure. La distribuTtion des explosifs aux équipes de mineurs se fait conformément à une consigne du 6 mai 1904, approuvée par le Service des Mines, sur bons délivrés par le maitre-mineur, sur la demande des chefs de poste. Les ouvriers du chantier 53 avaient reçu et consommé,