Annales des Mines (1908, série 10, volume 13)
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LA LUTTE CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
LA LUTTE CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
de la distillation eux-mêmes accusent très rapidement des teneurs élevées en hydrocarbures; les proportions critiques de 2 a 3 p. 100, exceptionnelles en milieu non grisouteux, deviennent ici beaucoup plus fréquentes. On ne dispose plus enfin, sous bien des rapports, d'une liberté d'action aussi absolue que dans le cas ordinaire; on hésitera, par exemple, à entreprendre tel ou tel traçage en remonte, d'une utilité incontestable au point de vue proprement dit du feu, mais dont l'exécution serait trop difficile, faute de moyens suffisants d'aérage; on se montrera de même très circonspect pour les modifications d'aérage, d'ordre même le plus secondaire (déviation du courant d'air en un point, réduction en un autre). En somme, la lutte comporte, dans les mines à grisou, des dangers sérieux et des difficultés nouvelles ; aussi, le cas des échauffements bénins mis à part, comprend-on que le principe de la lutte directe n'y soit, en général, l'objet que d'une application limitée.
produits de la distillation, il peut sembler préférable de renoncer à la lutte et de fermer provisoirement le quartier aux alentours du feu. Nous pourrions citer tels quartiers des mines du Centre, où les feux sont toujours attaqués directement et, en général, avec succès (couches à charbon dur, peu rapidement inflammable, sans grisou); dans d'autres quartiers au contraire, dépendant pourtant de la même entreprise (couches grisouteuses facilement inflammables), tous les échauffements un peu sérieux ont donné lieu à la fermeture provisoire d'une portion du panneau. Nous connaissons inversement des mines où tous les feux, même anodins, se liquident par la fermeture immédiate, tandis qu'un exploitant, mieux outillé ou plus hardi, en eût aisément triomphé. La décision à prendre dépend donc non seulement des conditions du gisement ou du feu lui-même, mais encore, et dans une très large mesure, de l'énergie personnelle et de la volonté de l'exploitant.
Il nous parait maintenant possible, à titre de conclusion de la première partie de cette étude, de résumer les considérations, susceptibles de fixer le choix entre les deux procédés de l'abandon immédiat ou de l'attaque directe. Si la couche est peu inflammable et peu ou point grisouteuse, si réchauffement est peu développé et ne paraît pas s'étendre à une très grande hauteur dans le charbon ou les schistes de la couronne, si l'on dispose de l'outillage nécessaire (air comprimé, eau sous pression, matériel d'embouage), si enfin — c'est l'un des points essentiels — les conditions d'aérage sont satisfaisantes, la lutte directe parait recommandable. Si les diverses conditions énumérées plus haut ne se . trouvent pas remplies, si le milieu en particulier est grisouteux et qu'il existe au voisinage du feu des vides plus ou moins étendus, susceptibles de se remplir de grisou ou des
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FERMETURE DU FEU.
Supposons décidée la fermeture du quartier ; cette fermeture comporte l'exécution de barrages sur l'entrée et sur la sortie d'air. Un certain nombre de questions se posent immédiatement : où doit-on placer les barrages, comment les construire, dans quel ordre les fermer? Emplacement des barrages. — En principe, il importe de circonscrire le feu dans le plus faible rayon possible; on r eduit par là le tonnage momentanément immobilisé ; on accélère l'extinction, en diminuant la quantité d'air susceptible d'alimenter le feu ; on restreint la masse des produits gazeux pouvant donner lieu à une explosion ; on