Annales des Mines (1908, série 10, volume 13)
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LA LUTTE CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
équipes de quatre à cinq ouvriers, se relayant toutes les six ou huit minutes au front du barrage; elles se retiraient ensuite à Pair frais pendant cinquante minutes. Un seul ouvrier par équipe était occupé à l'édification proprement dite du barrage ; les quatre autres, respirant un peu d'air frais au débouché du tuyau du ventilateur, préparaient les boules de terre et les passaient à leur camarade chargé de les mettre en place; chacun d'eux se relayait d'ailleurs à cette dernière opération. La résistance aux fumées varie beaucoup d'un individu , à l'autre, et les ingénieurs ont intérêt à constituer à l'avance des équipes de choix. On ne saurait trop recommander aux ouvriers de se nourrir très légèrement, avant de se rendre à ces travaux. Un ballon d'oxygène sera constamment tenu à la disposition du personnel, à proximité du chantier (*). Si les ouvriers éprouvaient trop de peine, on suspendrait momentanément les opérations ; on améliorerait autant que possible les conditions de l'aérage ; on attendrait enfin que la composition des fumées se fût modifiée dans un sens favorable. La surveillance devra toujours être présente; son action est indispensable soit pour protéger les ouvriers contre leur propre imprudence, soit pour stimuler leur courage qui a parfois tendance à faiblir.
(*) Il serait intéressant d'analyser les fumées au point de vue de leur teneur en oxyde de carbone ; mais il faudrait pouvoir déceler des quantités très faibles de ce gaz, et l'on ne connaît jusqu'à présent aucun procédé très pratique pour des déterminations de ce genre. On ne saurait arriver à quelque précision que par des opérations assez compliquées, dépassant la capacité de la plupart des laboratoires démine. On a observé que certains animaux, les souris blanches en particulier, sont plus sensibles que l'homme à l'action de l'oxyde de carbone ; on a songé à les utiliser pour déceler la présence de ce gaz dans les feux de mine. (Cf. Le Cbatelier, Leçons sur le carbone, p. 254.)
LA LUTTE CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
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IV. REPRISE D'UN QUARTIER CARRÉ.
La fermeture d'un quartier ne doit être, en général,, que provisoire ; le feu éteint, il faut songer à rentrer dans le quartier momentanément immobilisé. Le difficulté principale de l'opération provient de la tendance du charbon, primitivement échauffé, à prendrefeu à nouveau, sous l'action d'un courant d'air. Il faut donc se résoudre, soit à boucher au préalable tous les anciens vides, soit à recourir à unemétbode spéciale, méthode sans air, basée sur l'emploi des appareils respiratoires . Dans la première méthode, le remplissage de tous lesvides s'effectue par embouage, sans rentrer dans le quartier. On exécute des traçages préparatoires, souvent fort étendus, afin de se porter au-dessus et à proximité de tous les vides à combler. On chemine ensuite parallèlement aux anciennes galeries, dont on reste séparé par un intervalle de quelques mètres ; des trous de sonde suffisamment rapprochés, permettent de vérifier l'importance des vides, d'observer la présence et la nature des gaz toxiques ou inflammables qui peuvent y être renfermés et de procéder enfin à l'embouage proprement dit. La pression des terrains intervient, d'ailleurs, comme une circonstance très favorable, une grande partie des vides finissant par se combler d'elle-même. On ne saurait trop recommander de laisser s'écouler un intervalle suffisant entre l'époque de la fermeture et celle de la rentrée Tle temps est, à cet égard, un auxiliaire des plus précieux. Il serait, bien entendu, excessif d'accorder à cette action du temps une confiance trop absolue ; des vides peuvent subsister intacts pendant de très longues années et des complications sont dès lors toujours à redouter ; le plus