Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)
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NOTICE HISTORIQUE
SUR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPEAN
de l'industrie des mines métalliques. Un des meilleurs moyens que l'on puisse employer pour les déterminer consiste à reconstituer les phases successives traversées par l'exploitation de certains gites dont la valeur intrinsèque est hors de discussion aujourd'hui ; nous allons essayer de l'appliquer à celui de Pontpéan. Nous avons déjà donné une description du gîte lui-même dans ce recueil (9 e série, t. VIII, p. 63 à 105); mais, pour faciliter l'intelligence de l'exposé ci-dessus, nous allons la résumer, en la complétant au besoin sur quelques points de détail.
Le système, très homogène aux environs de Rennes, y présente une puissance considérable. Son allure est difficile à observer à la surface, à cause de la présence, dans la plus grande partie de l'étendue du bassin de Rennes, d'un recouvrement quaternaire, formé d'argiles et de cailloux roulés. Les travaux souterrains, qui se sont développés ■sur plus de 2 kilomètres dans la direction Nord-Sud, ont permis de constater que, dans la région centrale du filon, les schistes de Rennes étaient horizontaux dans l'ensemble, avec quelques légères ondulations, mais que, dans la région, dite de la Nouvelle Mine, située à l'extrémité Nord de la zone productive, leur stratification devenait verticale avec une orientation dirigée vers le Nord-Ouest, et que vers le Sud des travaux on constatait un redressement analogue, mais avec une orientation Est-Ouest. Les schistes de Rennes constituent, à la surface, le mur du filon, c'est-à-dire la région située à l'Ouest de son affleurement. A l'Est de celui-ci, au contraire, se développe un bassin tertiaire, connu sous le nom de bassin de la Chaussairie et décrit successivement par M. Delage et M. Lebesconte, en 1879, par M. Vasseur, en 1881. Les seules assises de ce bassin que l'on puisse observer nettement à la surface sont des faluns miocènes, d'un développement assez limité, puis des calcaires tongriens, qui ont été exploités activement pour la fabrication de la chaux. La puissance totale des assises calcaires ne dépasse pas 50 mètres. Au-dessous se développe un système de sables et d'argiles fort difficile à étudier à la surface, à raison de l'impossibilité de le distinguer nettement des alluvions quaternaires qui recouvrent toute la région. Ce sont les travaux souterrains de la mine qui ont permis de se rendre compte de la puissance de ce système et de l'évaluer à 230 mètres environ ; ils ont fait découvrir, dans cette masse puissante, des assises lignitifères contenant des débris végétaux qui n'ont pu être déterminés .
DESCRIPTION SOMMAIRE DU GITE DE PONTPÉAN.
La mine de Pontpéan se trouve à une dizaine de kilomètres de Rennes, vers la limite méridionale d'une plaine légèrement ondulée qui se développe au Sud de cette ville. Les premiers travaux ont été ouverts au voisinage de la rivière la Seiche, affluent de la Vilaine, non loin d'un petit pont dit Le Pont-Péan, dans une région peu élevée au-dessus du niveau de la rivière et fréquemment submergée par les crues. Aussi l'affluence des eaux a-t-elle été, dès l'origine, une des difficultés principales de l'exploitation. Constitution des terrains encaissants. — Le terrain se relève progressivement vers le Sud, jusqu'aux hauteurs de Laillé, où affleurent les schistes rouges de Pontréan. Ces schistes reposent sur les schistes archéens qui forment le sous-sol de la plus grande partie des environs de Rennes (phyllades de Saint-Lô ou schistes de Rennes). Ce sont des schistes nettement stratifiés, d'une couleur d'un gris verdâtre, alternant avec des grauwackes et des quartzites souvent très durs, de couleur également claire.