Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)

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NOTICE HISTORIQUE

développement des recherches, non seulement en Bretagne mais aussi dans la plus grande partie de la France ; c'es le développement rapide de l'appropriation individuelle du sol, restreignant de très bonne heure l'étendue des ter' rains incultes où l'industrie des chercheurs de min aurait pu se développer sans entraves. Dans un pays o une grande partie de la surface est cultivée et oii le landes mêmes sont recouvertes d'une épaisse végétation la découverte des affleurements minéralisés est difficil par elle-même. Elle est compliquée, en outre, par 1 nécessité d'obtenir, avant le commencement des recher ches, une autorisation des propriétaires superficiaires D'une manière générale, ceux-ci ont toujours été peu dii posés à laisser entreprendre des fouilles, même avec la pers pective d'avantages pécuniaires assez importants; d'autri part, la recherche des mines métalliques n'était pas e grande faveur auprès des capitalistes du temps ; les tradi fions d'économie stricte et de prudence un peu craintive développées en France par une prédominance séculaire d« l'industrie agricole, n'étaient pasde nature à faciliter le développement d'une industrie d'une nature toute différente Le vocabulaire de Cornwall désigne les actionnaires de! sociétés de mine, établies sur le principe du Cost Book sous le nom significatif d' adventurers ; en France, le mol équivalent n'existait pas, parce que l'objet qu'il aurait serv à désigner était trop rare. Tout faisait défaut pour l'exploij tation des mines métalliques, le personnel, les capitaux et jusqu'à la forme légale d'association, ou du moins laf jurisprudence qui aurait permis d'utiliser efficacement ■ type de la société civile, le seul usité à cette époque, en l'adaptant aux conditions spéciales de l'exploitation des mines. Nous verrons de quel poids ont pesé, sur l'explciM tation de Pontpéan au xvm c siècle, les procès dus aw choix de formes imparfaites d'association. S'il avait existé*! en France un type de société minière analogue à la Gewerm

SUR L EXPLOITATION DES MINES DE PONTPEAN

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schaft allemande, ces procès désastreux ne se seraient pas développés. Enfin la législation minière a exercé une influence défavorable au développement de l'exploitation des mines métalliques. La concentration de tous les pouvoirs entre lesmains de l'autorité royale a conduit de bonne heure à la . suppression du système des permis d'exploitation de faible étendue et à l'octroi de concessions immenses, s 'étendant à toutes les substances exploitables. Ce système a eu pour résultat de paralyser toute initiative locale et toute intervention des capitalistes régionaux, qui auraient été dans une situation particulièrement favorable pour suivre les travaux et s'y intéresser efficacement. Il concentrait à Paris la direction de toutes les exploitations métalliques de la France et en faisait la seule place susceptible de fournir des capitaux en vue d'assurer leur développement. Enfin, en cas de litige, il aboutissait à faire porter l'affaire devant le Conseil du roi, et à provoquer ainsi des procédures aussi longues que coûteuses, dont on verra plus loin un exemple caractéristique. Ces considérations générales, applicables à toutes les mines métalliques en France au xvm siècle, ont trouvé dans l'histoire de la mine de Pontpéan un développement caractéristique. Première période d'exploitation régulière (1730 à 1741). —

La mise en exploitation régulière du gite de Pontpéan fut une conséquence indirecte de l'application du système des grandes compagnies en matière de concession de mines métalliques. Le duc de Bourbon, grand-maître et surintendant des mines etminières de France depuis le 30 août 1717, semble avoir eu pour ce système une préférence marquée, préférence bien mal justifiée cependant par l'expérience fâcheuse qui en avait été faite en matière de colonisation, pendant la période dite du système de Law. En février 1722,