Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)
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LA TRACTION PAR LOCOMOTIVES A BENZINE ÉTAT DES MOYENS MÉCANIQUES
DE TRANSPORT
DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS DES MINES
EMPLOYÉS
DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS DES MINES AFFILIÉES A L'ASSOCIATION (*). I. —
Transports par machines fixes. Début de l'année 1905
Début de l 'année 191)7
Pui»sance
insolations
installions (étonnes transportées par poste)
Puissance N
7
bre
installatioDS
installations (entonnes transportées par poste)
a) Corde-tête et cordequeue 6) Câble sans fin c) Chaîne sans fin TOTAUX
5
1.030
4
- 30
144
54.471
190
39.734
»
»
1
700
149
55.501
195
61.014
II. — 1Transports par locomotives. Locomotives : a) électriques à trolley. b) électriques mulateurs c) àbenzine etàbenzol. TOTAUX
15
619
64
14. 769
à accu1
276
9
1. 800
32
3 .316
143
16 .562
48
6. 211
216
33. .131
Il a déjà été souvent écrit sur le sujet que nous reprenons aujourd'hui. Aussi n'en traiterons-nous que quelques points. Après avoir donné une description sommaire des locomotives et quelques indications sur les services qu'on peut attendre d'elles, nous étudierons les précautions auxquelles doit être subordonné leur emploi dans les mines, et plus particulièrement dans les mines de combustibles. Comme on le fait communément, nous appellerons, dans ce qui suit, benzine, le produit de la distillation des huiles minérales, composé principalement de carbures de la série grasse, et benzol, le produit de la distillation de la houille, composé de carbures de la série aromatique. Ces deux substances sont, à notre connaissance, les seules qu'on utilise d'une façon courante dans les moteurs à explosion des locomotives (*). Nous annonçons, une fois pour toutes, que tout ce qui sera dit de la benzine pourra être appliqué au benzol, à moins que le contexte n'indique manifestement le contraire.
(*) Le tableau ci-dessus met d'abord en lumière l'importance du développement des installations mécaniques de transport chez nos voisins au cours des dernières années : pour apprécier cette importance, il convient de se rappeler qu'il y a en Westphalie deux postes principaux d'extraction par jour, que l'extraction du bassin s'est élevée pour l'année 1907 à 82 millions de tonnes environ, et qu'apparemment les mines où coexistent, pour le transport des mêmes charbons, deux ou plusieurs installations mécaniques, forment une exception. En second lieu, ce tableau montre que l'on installe relativement peu de transports par câbles sans fin : les locomotives font prime. Difficile à installer dans les voies sinueuses et dans les parties de la mine où les terrains forcent, la traction par câble sans fin a, en outre, l'inconvénient d'exiger une surveillance que la dissémination des organes sur de longs parcours rend difficile à exercer. S'il survient, en un point des voies, une avarie, même légère, tout transport se trouve suspendu, sans qu'on puisse même songer à organiser par des moyens de fortune un transport de secours ; si, inversement, il se produit, en un autre point important de la mine, dans le puits d'extraction, par exemple, un arrêt dans la circulation des berlines, la traction par câble sans fin, avec son débit à peu près invariable, ne se prête pas à une accélération de l'extraction consécutive à l'arrêt et pouvant en compenser les effets.
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4
(*) 11 y a cependant quelques locomotives fonctionnant à l'alcool carburé. Pour supprimer les inconvénients inhérents à la manipulation de combustibles liquides et volatils, comme le sont la benzine et le benzol, une maison de construction allemande {Gasinotorenfabrik Deulz) a fait des essais sur l'emploi de la naphtaline. Cet emploi n'est pas à recommander, en raison des grandes et brusques variations de charges auxquelles est soumis le moteur pendant son fonctionnement. De plus, le moteur ne peut être mis en marche qu'avec un des combustibles liquides habituels : la naphtaline doit en effet être liquéfiée avant d'être envoyée au carburateur ; cette liquéfaction ne peut être obtenue, d'une manière pratique, que si l'on chauffe la naphtaline à l'aide de l'eau ayant circulé dans l'enveloppe du moteur; encore fautil, pour cela, que de l'enveloppe sorte de l'eau suffisamment chaude, c'est-à-dire que le moteur ait, pendant un certain temps, fonctionné à l'aide d'un combustible auxiliaire. Les locomotives à naphtaline présenteraient, d'après cela, des dispositions assez compliquées et ne dispenseraient pas absolument de l'emploi d'un combustible liquide.