Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)
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LES EXPÉRIENCES ANGLAISES
HISTORIQUE DE LA QUESTION DES POUSSIERES EN ANGLETERRE.
C'est en Angleterre que la question du danger des poussières de houille a été soulevée, dès 1845, par Lyell et Faraday, à la suite de l'explosion de la mine Haswell, et c'est aussi dans ce pays que furent faits, dans les débuts, les plus nombreux travaux sur ce sujet. Nous n'insisterons pas sur ces expériences très anciennes, qui n'ont actuellement qu'un intérêt rétrospectif : celles du professeur Galloway aux houillères de Llwynypia (18761884) sur l'inflammabilité dès poussières; celles de MM. Henry Hall et Clark au charbonnage de Wynstay (1876) par des coups faisaut canon dans une descenderie, en variant l'importance de la charge et la direction du coup ; celles de Morison et Marreco aux houillères d'Elsvick et de Harton (1876-1879) sur le même objet, ainsi que celles de sir Abel au charbonnage de Garsvood Hall (1880-1881) ; enfin les expériences poursuivies par les soins de l'Association des Ingénieurs de Chesterfield et des Comtés du Midland aux forges de Broad Oak (18791882). Tous ces travaux, antérieurs à ceux de Mallard et Le Chatelier, n'avaient pas permis de faire ressortir le danger propre des poussières de houille. Depuis 1882, la question, encore fort obscure, n'a guère été étudiée en Angleterre. Il n'y a à signaler que les expériences du D r Bedson en 1891, dans lesquelles un mélange de poussière et d'air était progressivement chauffé dans un tube et dégageait des matières volatiles; on a pu penser un moment que les matières volatiles ainsi émises par une compression brusque d'un air poussiéreux, par exemple, pouvaient jouer un rôle dans les explosions de poussières ; — des expériences de Hall (1892-1893) faites dans un petit puits de 15 mètres, dans
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lequel un coup débourrant allumait des poussières de diverses sortes; — enfin le fait constaté aux houillères de Barrow, en 1892, d'une véritable explosion produite par la flamme d'une torche sur des poussières de broyage. Au contraire, à l'étranger, avaient lieu les intéressantes séries d'expériences de la Commission Prussienne du grisou à Neunkirchen (1884-1885), de M. Simon à Liévin (1886-1887 et 1890), de la Commission autrichienne (1891), de la galerie de Gelsenkirchen (1894 et seq.). CRÉATION DU SIÈGE D'EXPÉRIENCES D'ALTOFTS.
Toutes les expériences que nous venons de relater étaient faites sur une échelle réduite. Elles ne permettent pas de déterminer dans quelles conditions une inflammations initiale de poussières peut se propager et donner ' lieu à une explosion généralisée. Or la rareté relative des explosions attribuables aux poussières dans un pays comme l'Angleterre où le tir au charbon, même avec de la poudre noire, est fréquent, et où l'on estime que quelque 20 millions de coups de mine sont tirés annuellement, rend de toute évidence que de telles explosions ne peuvent résulter que d'un concours de circonstances tout à fait exceptionnel, et que les expériences faites jusqu'ici ne permettent nullement de préciser. Aussi a-t-on compris, à la suite de la catastrophe de Courrières, aussi bien en Angleterre qu'en France, la nécessité de procéder à de nouvelles et beaucoup 'plus vastes expériences. Au cours de l'enquête de la Royal Commission of Mines, en 1907, un comité composé de MM. Garforth, président des houillères de Pope et Pearson et de l'Association minière de Grande-Bretagne, le professeur Galloway, W.-N. Atkinson, inspecteur en chef des Mines, et Henry Hall, inspecteur des mines, conclut à une