Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)
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NOTE
SUR L'EXPLOSION
D'UN
AUTOCLAVE
NOTE SUR
L'EXPLOSION D'UN AUTOCLAVE A SAPONIFIER LES GRAISSES Par M. H. MATHIEU, Sous-Ingénieur des Mines.
Le 4 septembre 1907, dans une stéarinerie à Clichy, un récipient dit autoclave, servant à la saponification des corps gras, a donné lieu à un accident qui, par bonheur, n'a pas fait de victimes. Mais, avant de décrire cet appareil, nous croyons utile de dire ce qu'est la saponification, puisque c'est au cours d'une opération de ce genre que l'accident s'est produit. Le suif dont on se sert est reçu à l'état brut sous forme de suif fondu au creton ou fondu à l'acide, suivant le procédé employé à sa préparation. La fonte au creton consiste à mettre le suif en branche dans un récipient chauffé doucement à feu nu, où peu à peu ses membranes se rompent et se déposent, pour laisser surnager le suif propre que l'on coule en fûts ou dans des moules utilisés généralement pour la savonnerie. La fonte à l'acide consiste à mettre en contact, dans une cuve chauffée par un serpentin barbotteur, le suif en branche avec un bain acidulé par l'acide sulfurique, et quel'on porte àl'ébullition ; l'acide détruit les membranes, et le suif qui surnage est coulé comme il vient d'être dit, pour être employé à produire de la stéarine, après qu'on
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SAPONIFIER LES
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l'a débarrassé de ses impuretés, ainsi que des traces d'acide sulfurique qu'il aurait pu conserver. C'est alors que le suif est prêt pour la saponification, opération qui a pour objet de séparer la glycérine entrant dans la constitution delà stéarine existant à l'état neutre. A cet effet, on place le suif à traiter dans un autoclave en cuivre rouge, et on le met en présence d'un lait de chaux de proportion voulue. Au moyen de la vapeur empruntée à un générateur à haute pression, et qui arrive à la partie inférieure de l'autoclave, on porte progressivement la température du mélange vers 180° centigrades. Au bout de six heures environ, la chaux s'est combinée à l'acide gras et a fourni un savon calcaire, avec élimination de la glycérine qui reste diluée dans l'eau du lait de chaux, et comme ce savon est nettement insoluble, il se sépare des eaux glycériques. La saponification terminée, l'autoclave est vidé, et l'on poursuit une autre série d'opérations, dans le détail desquelles il est inutile d'entrer; mais ce qu'il convient de retenir de ce qui précède, c'est que, quelle que soit la matière première employée, le savon obtenu au moyen de la saponification par autoclave est toujours un savon acide, puisque les acides gras formés au cours de l'opération ne sont que partiellement neutralisés parla chaux. C'est ce qui explique l'action corrodante du savon sur les parois du récipient, action qui est si vive sur le fer, que ce métal a dû faire place au cuivre rouge d'un prix beaucoup plus élevé et d'une, résistance moindre, parce que l'action destructive est plus faible sur celui-ci, bien qu'encore assez prononcée pour nécessiter la surveillance constante des stéariniers. Ceci dit, et ainsi que le représente la fig. 1, l'autoclave qui nous occupe se compose d'un cylindre à fond hémisphérique de 6 m ,"29 de hauteur totale et de l m ,30 de dia-