Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)

A SAPONIFIER LES GRAISSES

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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN AUTOCLAVE

« Le 22 février 1885 à Gentilly (Seine). — La virole cylindrique d'un autoclave s'est rompue en quatre parties, dont trois ont été lancées dans différentes directions. —■ Deux tués et deux blessés. « Les déchirures qui ont entièrement isolé la virole centrale, et qui lui ont permis de se développer, suivent rigoureusement les lignes extérieures de rivets. — Etat défectueux de la tôle de cuivre corrodée le long de ses rivures par les acides gras. » « Le 4 octobre 1894 à Saint-Aubin-Jouxte-Boulling (Seine-Inférieure). — Un autoclave s'est déchiré sur l m ,20 de hauteur en blessant grièvement un ouvrier, et en causant des dégâts matériels importants. « Une corrosion en sillon s'était produite le long de la rivure longitudinale de l'appareil par suite de fuites répétées qui s'étaient déclarées à cette rivure. » « Le 25 octobre 1898 à Saint-Nicolas-les-Arras (Pas-deCalais). — La virole médiane d'un autoclave s'est déroulée en se déchirant tout le long de sa rivure longitudinale, et le long des deux rivures circulaires qui la reliaient aux viroles adjacentes. « La virole supérieure et son fond ont été projetés en produisant d'importants dégâts ; un ouvrier tué ; un mortellement brûlé ; huit grièvement blessés et un légèrement brûlé. . « Les déchirures situées le long desrivures étaient toutes en dehors des rivets au bord de la bande de recouvrement ou dans cette bande près du bord. « Affaiblissementde l'appareil par usure et corrosions ; des matages répétés avaient amorcé le long des rivures des sillons de 1/2 à 1 millimètre de profondeur. » De ce qui précède, l'on voit que l'explosion du 31 octobre 1873 s'explique très nettement par l'affaiblissement

de l'appareil résultant des corrosions par les acides gras. — C'est aussi à la corrosion par ces mêmes acides, le long des rivures, que l'onrapporte celle du 22 février 1885. — Dans l'accident du 4 octobre 1894, on relève qu'une corrosion en sillon s'était produite le long de la rivure longitudinale de l'appareil par suite de fuites répétées à cette rivure. — Enfin, dans celui du 25 octobre 1898, les déchirures le long desrivures étaient situées en dehors des rivets, au bord de la bande de recouvrement, et l'on a constaté que des matages répétés avaient amorcé, le long des rivures, des sillons d'une certaine profondeur. Ainsi, amincissement des tôles par corrosion, formation de sillons le long des rivures, intervention des fuites et action des matages auxquels on est obligé de recourir pour les arrêter, telles sont les principales circonstances caractéristiques relevées lors de ces précédents accidents. Dans le cas qui nous occupe maintenant, lacorrosionn'avaitpas produit d'amincissements notables ; mais l'appareil, comme nous l'avons vu, était mince de construction, et il y a eu à diverses reprises, pour remédier aux fuites, des rafraîchissements de rivure et des matages. L'une des conclusions à tirer de cette étude est donc que les appareils de ce genre doivent être construits avec un large coefficient de sécurité. Dans l'établissement de l'autoclave destiné à remplacer l'appareil rompu, on a pris les dispositions suivantes : l'épaisseur des tôles a été portée à 23 millimètres ; ces tôles sont d'un cuivre qui a donné aux essais de recette 22 kg ,5 par millimètre carré comme résistance à la rupture et 38,5 p. 100 d'allongements. D'autre part les rivures longitudinales ne sont plus à recouvrement ; ce sont des assemblages à francs bords avec double couvre-joint, chaque rive étant assemblée aux couvre-joints par une rivure à trois rangs de