Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)

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LES CABLES SOUS-MARINS

FABRICATION DE LEUR ARMATURE ET POSE

porte des petits trous qui brident les fils et les forcent à se réunir pour former une carapace hélicoïdale. Dans les belles usines, la filière fixe fait partie d'un appareil qui a pour but de ne pas altérer par une étreinte violente l'enduit des fils. Cet appareil peut se mouvoir dans le sens de l'avancement du câble. Il est monté sur deux glissières, coulisse à la façon des chariots de tour et peut, de cette façon, avancer ou reculer la filière par rapport au museau. Immédiatement après la filière, roulent dans le sens de l'avancement du câble deux galets en acier trempé, serrés l'un contre l'autre par une vis verticale et portant sur leur surface de roulement une cannelure en demicercle. Les cannelures se correspondent très exactement et calibrent définitivement le câble. Toutes ces pièces peuvent se centrer sur l'axe ; dans leur centrage exact est le secret d'une fabrication irréprochable. Au sortir de l'appareil de tête porte-filière et portegalets, le câble s'enroule une ou deux fois autour d'un tambour fou R t , qui le renvoie aux bâches dans lesquelles il va se revêtir de sa robe de compound et de filins. Des couteaux permettent de diriger le câble. Entre le premier tambour- guide et le tambour de tirage s'intercalent les bâches à compound et les métiers à jute. La première bâche B, enduit l'armature d'une couche de compound à laquelle se colle la première robe de jute. La première robe de jute est enroulée en sens inverse des hélices de l'armature, qu'elle maintient au diamètre voulu. La deuxième bâche B, enduit de compound cette première couverture de jute et le deuxième métier à jute C-2 applique la seconde robe de jute en sens inverse de la première. Enfin la troisième couche de compound colle le tout.

Le câble s'enroule trois fois sur le tambour de tirage. Sa longueur est mesurée par un compteur de tours. Le tambour barbotte dans une fosse toujours pleine d'eau qui refroidit le compound. Du treuil, le câble est amené au centre d'une cuve où un homme le love. Ce lovage doit s'effectuer avec une très grande régularité. EMBARQUEMENT.

Quand la câbleuse a terminé un câble et que celui-ci est lové dans une cuve, on relie l'extrémité aux appareils du laboratoire et l'on procède à une série d'essais officiels. Ces essais sont généralement effectués peu avant que le navire arrive pour l'embarquement. En général, un navire sait à l'avance comment il répartira à bord le chargement qu'il va prendre. Il sait donc dans quel ordre il chargera les différentes sections du câble et videra les cuves de l'usine. La chose n'est pas sans importance, car les embarquements doivent toujours s'effectuer dans les plus courts délais possibles, l'entretien d'un navire sur pied de campagne étant fort coûteux. Il n'est pas rare qu'un navire qui dispose de trois ou quatre cuves à son bord embarque deux et trois sections de câbles à la fois. La difficulté d'embarquement dépend de la distance du port et de l'usine ; l'opération est particulièrement curieuse à Calais, où l'usine de câbles est séparée de la mer par les lignes du chemin de fer du Nord, par une route départementale et par plusieurs grands bâtiments administratifs. Je vais décrire comment l'embarquement s'effectue dans ces conditions. Dans l'axe de l'usine de Calais s'ouvre un tunnel en ciment armé, établi à 0 m ,60 en dessous des rails des voies