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LES GISEMENTS DE MINERAI DE FER

QUATRIÈME PARTIE. LA SITUATION CRÉÉE AUX MINERAIS DE LAPONIE.

§ 1. Minerais non phosphoreux. — Un des points qu'avaient indiqué les deux contrats de 1906 et de 1907, visait la prohibition de l'exportation des minerais A des gisements de Kirunavara ; ces minerais étaient réservés à la consommation nationale, de façon à ce que la métallurgie suédoise pût se procurer, toujours en quantités suffisantes, cette catégorie non phosphoreuse de laquelle on peut retirer ces produits si purs, longtemps monopolisés presque par les usines suédoises. Cette prohibition d'exportation est-elle importante ou cohstitue-t-elle simplement une satisfaction platonique donnée au nationalisme suédois? C'est ce que nous allons voir. Les minerais de Kirunavara, autres que les minerais A, peuvent difficilement se prêter aux séparations magnétiques, qui réussissent bien avec ceux de Gellivare en particulier; le mélange delà magnétite et del'apatiteest, en effet, très intime, au point que la séparation en catégories ne peut se 'faire à la simple vue ; il serait nécessaire de pousser le broyage très loin, et même dans ce cas, après séparation magnétique, briquetage et cuisson, on ne serait pas certain d'arriver sûrement à un produit final à traces seulement de phosphore. Au contraire, le même traitement appliqué aux minerais plus grossiers de Gellivare, ce qui se fait en particulier à l'usine de Carlsvik près de Luleâ (procédé Grôfldahl), donne une séparation parfaite. On avait même créé, il y a quelques années, à Svarton, une usine de briquetage du minerai, avec séparation del'apatite et traitement

DE LA LAPONIE SUÉDOISE

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de cette dernière avec de la soude, pour engrais; des difficultés pour le placement de ce dernier produit ont fait arrêter cette usine, mais les briquettes de fer fabriquées de la même façon qu'à Carlsvik donnaient toute satisfaction ( * ) . On peut donc dire qu'avec les minerais de Gellivare convenablement traités, on remédierait aisément aux interdictions d'exportation des minerais A de Kirunavara ; les frais de traitement seraient couverts par un prix de vente plus élevé, tant parce qu'il s'agirait de minerais non phosphoreux que parce qu'il y aurait plus facile réduction au fourneau, les briquettes poreuses n'exigeant pas plus de 700 kilogrammes de coke au lieu de 900 environ pour le minerai brut ; avec une cuisson suffisante, bien qu'il n'y ait aucune addition lors du briquetage, les briquettes seraient d'ailleurs beaucoup plus résistantes dans les manutentions du transport que les minerais bruts de Gellivare, à texture granuleuse. Nous avons laissé, dans tout ceci, de côté les minerais A proprement dits de Gellivare ; ceux de Koskullskulle, de la Société Freja, ne sont pas atteints par la prohibition, de même que ceux de Gellivare même; mais les premiers sont réservés à Wittkowitz ; les seconds ne forment pas plus de 4 p. 100 de l'extraction totale actuellement, et cette proportion ne paraît pas devoir être dépassée plus tard. Donc, de ce côté, aucune augmentation à espérer pour le commerce général d'exportation. Quoi qu'il en soit de tout ce qui précède et quand bien (*) A Carslvik, des briquettes fabriquées en juin 1908 à partir de minerai de Gellivare à 1,4 de Ph analysées tenaient : Fe^Oa.... 97,93 S néant CaO traces P 2 Os traces AIW ■ 1,07 ca Ici nation 0,12 Mn*0» . . . 0,35 Si02 0,20 soit 08,55 de fer. — On peut remarquer aussi que la calcination des briquettes a fait passer presque toute la magnétite à un degré d'oxydation diffèrent plus favorable à la réduction ultérieure.