Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1908, série 10, volume 14)

590

DÉGAGEMENT

INSTANTANÉ

D'ACIDE

CARBONIQUE

tordus ou brisés. Enfin la colonne même du puits fut complètement remblayée sur 49 mètres de hauteur audessus du point où le dégagement s'était produit. La quantité totale de charbon projeté effectivement recueilli par les exploitants dans le déblaiement soit de l'extérieur, soit des différentes galeries de la mine, soit de la colonne même du puits, dépasse 4.000 tonnes. Quand le déblaiement de la colonne du puits fut parvenu au point d'où était parti le dégagement, on trouva du charbon foisonné sur toute l'étendue de la section du puits. On poursuivit le fonçage du puits dans le charbon. Au bout d'un mètre, on trouva le charbon dur sur un des côtés. A partir de ce point, sur toute la hauteur de la traversée de la couche, on eut du charbon dur d'un côté et du charbon foisonné de l'autre; la séparation entre les deux présentait d'ailleurs une surface très irrégulière, la section du puits étant tantôt presque entièrement occupée par le charbon dur et tantôt par le charbon foisonné. La couche de charbon ainsi traversée par la colonne du puits présente une épaisseur d'environ 18 mètres avec un toit et un mur peu inclinés. Les analyses faites ont donné pour ce charbon des teneurs en matières volatiles variant de 6,5 à 9,5 p. 100. Cette très grande épaisseur de charbon a été une surprise. On ne connaît, en effet, aucune couche de cette puissance dans cette région. Il est vraisemblable que l'on se trouve en présence de la couche qui est désignée, au puits Fontanes des mines de Rochebelle, sous le nom de couche de 10 mètres et qui a là, en effet, 10 mètres d'épaisseur. Mais la puissance de cette couche se trouverait ici considérablement augmentée. Au puits Fontanes, on ne connaît aucune autre couche au mur de la couche de 10 mètres, qui est considérée jusqu'à présent comme formant là le fond du bassin houiller. Le fonçage du puits n'a encore été poussé que jusqu'à

AUX

MINES

DU

NORD

D'ALAIS

591

5 mètres au mur de la couche. On y a reconnu, sur le parement du puits, le passage d'une faille. C'est du côté de cette faille que se trouvait, dans le puits, le charbon foisonné. La couche de charbon n'a encore été reconnue que dans la traversée de la colonne du puits, et on n'a fait aucun travail dans la couche en dehors du passage de la colonne. Mais les exploitants ont attaqué une galerie au toit de la couche, pour aller rechercher les vides qui auraient pu exister dans cette région. On n'y a trouvé que des vides très peu importants. On les a remblayés par embouage en employant des cendres de chaudières mélangées à de l'eau sous 8 kilogrammes de pression. On n'a pu introduire ainsi dans les vides qu'environ 80 mètres cubes de cendres. L'importance vraiment exceptionnelle qu'a présentée ce dégagement instantané du 6 juillet 1907 peut être attribuée à deux causes : d'une part, la grande épaisseur de la couche de charbon, d'autre part et surtout, la grande section par laquelle cette couche a été attaquée. La section du puits, qui a 5 mètres de diamètre, présente, en effet, plus de 19 mètres carrés de surface. Toutefois, si l'on considère non pas seulement le dégagement du 6 juillet 1907, mais l'ensemble de tous les dégagements instantanés d'acide carbonique survenus jusqu'à ce jour aux mines du Nord d'Alais. il semble bien que ces phénomènes présentent dans cette région une intensité plus grande encore qu'au puits Fontanes des mines de Rochebelle et qu'en aucun autre point du bassin houiller du Oard . Alais, décembre 1908.