Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)

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OSCILLATIONS DE LACET

traverse B s'appuie sur les glissières latérales K, K' graissées; parfois on les munit de plaques de caoutchouc réglées pour laisser la plus grande partie de la charge sur la crapaudine et diminuer ainsi le frottement de la rotation. Le véhicule étant décrit, nous allons voir comment va se comporter l'oscillation de lacet ; cherchons d'abord quelle sera la valeur du travail perturbateur T, dans une oscillation simple; nous verrons ensuite comment ce travail est amorti. Mais, auparavant, il faut voir quelle est la résistanceélastique du déplacement latéral et son frottement, éléments qui ont, comme nous le savons, une importance^ capitale dans l'étude de l'oscillation de lacet. a) Détermination de la courbe de la résistance au déplacement latéral et de son frottement . — Tout d'abord il faut remarquer que, malgré les bielles inclinées, un tel système ne donne aucune résistance élastique initiale comparable à la bande initiale des ressorts ; un simpte examen géométrique suffit pour s'en assurer; c'est un fait connu. Si les bielles sont obliques, au lieu d'être verticales, le déplacement latéral delà caisse sera en hamac au lieu d'être en translation horizontale ; c'est un avantage accessoire, mais qui n'a aucun intérêt capital. Donc la courbe des résistances latérales en fonction du déplacement latéral part de zéro. Puis cette courbe s'élève plus ou moins vite, suivant que les bielles sont courtes ou longues. En général, surtout en France, les bielles sont assez longues, pour les voitures, de sorte que la résistance latérale est très faible, même quand la totalité du jeu J a été franchi. On s'en rend compte aisément en constatant que la traverse B touche le châssis I dans les gares où la voie est en très léger dévers. Disons de suite qu'il y aurait avantage à employer des bielles bien plus courtes, comme

DES VÉHICULES DE CHEMINS DE FER

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on le fait parfois aux Etats-Unis. Nous pensons qu'on ne comprend pas bien, en général, l'avantage des bielles courtes qui permettent d'éviter le choc fréquent de la traverse B sur le châssis I ; nous y reviendrons. Quant au frottement du déplacement latéral, il est, malheureusement, trop faible ; il se réduit au frottement des axes E et F qui ne sont pas gros ; encore parfois met-on des couteaux, ce qui n'a rien d'étonnant puisque personne n'avait signalé, avant nos travaux, l'avantage des frottements d'amortissement des oscillations ; il est aisé d'augmenter ce frottement en employant des axes plus gros ;, cette proposition étonnerait bien ceux qui ont imaginé le système, mais elle est logique. Il vaudrait encore mieux employer un frottement artificiel progressif, comme celui du commandant Krebs, dont nous avons déjà parlé, pour les automobiles [Ann. des Mines, 1" sem. 1906, § 30). Passons à l'étude de la valeur de T et de l'amortissement des oscillations de lacet. b) Evaluation de T. — Ici encore, le travail perturbateur T du lacet, pendant une oscillation simple, aura pour limite supérieure la valeur T de la formule (9) ou : T = P . ? . s = '40.000 X 0,2 X 0 m ,02 = 160 kilogrammètres. Mais, en réalité, T est de beaucoup inférieur à cette valeur. En effet, nous venons de voir que la résistance au déplacement latéral du bogie est nulle au début et très faible ensuite ; alors, quand le véhicule cherchera à passer de la première à la deuxième position de la fig. 3, le bogie se déplacera tout seul, latéralement ; il n'entraînera pas la caisse, dans son mouvement latéral, à cause de l'inertie de cette caisse et aussi parce qu'elle est maintenue entre les deux voitures voisines par des attelages bien serrés ; tout au moins ne pourra-t-il lui donner qu'une légère tendance au lacet que nous allons évaluer.