Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)

134

OSCILLATIONS DE LACET

DES VÉHICULES DE CHEMINS DE FER

poutre de pont métallique ; alors, si elle prend une forme sinueuse, les sinuosités auront, tout au moins, de grands rayons, ce qui évite tout danger. Ce système présentera plus d'intérêt encore quand le matériel deviendra plus lourd et que les vitesses dépasseront les limites actuelles.

en quelque sorte, en eux-mêmes, leur courbe de raccordement d'entrée en courbe et de sortie, avantage précieux quand la voie ne contient pas de courbes de raccordement ou dans les voies sinueuses, ou dans les courbes d'aiguilles de bifurcation passées en pleine vitesse. Cette observation ne s'applique pas aux très grandes vitesses, même avec des véhicules très longs. Si, par exemple, il s'agit d'une voiture à bogie ayant 16 mètres d'écartement 16 d axes, ces 16 mètres seront parcourus en — ou 0" c ,40

§ 38. Divers pour le chapitre III. — Nous avons supposé que tout l'amortissement était supporté par l'avant du véhicule ; en réalité l'arrière en supporte une faible partie ; il y a glissement latéral des bandages d'arrière ou léger choc latéral de cet arrière, côté opposé. Nos calculs sont donc un peu trop défavorables, comme dans toutes nos études. Il faudrait aussi, pour être complet, tenir compte de la légère influence des véhicules les uns sur les autres par les attelages. Il ne faut pas confondre l'oscillation de lacet d'entrée en courbe et sortie que nous venons d'étudier, avec l'oscillation de roulis d'entrée en courbe et de sortie que nous avons longuement étudiée dans notre mémoire sur les Oscillations à l'entrée en courbe et à la sortie... Ces deux genres d'oscillations se superposent, s'associent, et il y a lieu de totaliser les réactions latérales sur la voie qui en résultent, comme dans toutes les associations d'oscillations sur lesquelles nous reviendrons. Cependant, dans le cas des véhicules très longs du paragraphe 37 ci-dessus, l'entrée en courbe est progressive aussi bien pour le roulis que pour le lacet; il en résulte que, dans ce cas, l'oscillation de roulis de double amplitude, qui fait l'objet principal de notre mémoire précité ne se produit pas ou presque pas, au moins pour les vitesses inférieures à 100 kilomètres à l'heure; c'est alors la force centrifuge simple qu'il faut considérer pour le roulis d'entrée en courbe. Ces véhicules longs ont donc,

135

environ à la vitesse de 1 40 kilomètres à l'heure; or, avec ces voitures à ressorts très souples, nous savons que l'oscillation de roulis dure environ 1 seconde ou 0 ,cc ,50 pour l'oscillation simple; il en résulte que les 16 mètres seront 4 franchis pendant - de la durée d'une oscillation simple; o c'est trop rapide pour être négligeable ; donc nos oscillations de roulis d'entrée en courbe se feront sentir au moins partiellement dans ces conditions. Nous ajouterons que, en pratique, à très grande vitesse, on sent quelquefois très bien ces oscillations de roulis en question ; elles sont même parfois désagréables. Il y a un cas où ces oscillations répétées se produisent normalement, et non plus accidentellement. C'est le cas, assez rare aujourd'hui, des lignes où les courbes de sens inverse se succèdent sans alignement droit intermédiaire ou avec un alignement droit insuffisant. Les oscillations de sortie de courbe et d'entrée se superposent suivant nos théories des oscillations dans les voies sinueuses, et peuvent être dangereuses aux très grandes vitesses.