Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
formation nouvelle : dans sa conférence de 1903, le Collège des Inspecteurs exprima l'opinion qu'il y avait lieu d'imposer aux exploitants l'obligation de prendre, dans toutes les voies principales de roulage, les mesures propres à combattre les poussières de houille, mesures consistant à pratiquer l'arrosage ou tout autre procédé. Cette solution était simple et radicale. Toutefois, eu égard aux difficultés pratiques que devait soulever son application, le Gouvernement anglais institua la Royal Commission on Mines devant laquelle comparurent successivement les Inspecteurs des Mines, les exploitants, les spécialistes les plus expérimentés du pays et les délégués des Associations ouvrières. Cette Commission, présidée par Lord Monkswell, comprend MM. E. Edwards et W. Abraham, membres du. Parlement ; Sir Henry H. -S. Cunynghame, K. C. B. ; Sir Lindsay Wood ; M. le professeur Haldane, F. R. S.; MM. F.-L. Davis, T.-R. Ellis, R. Smillie et S.-W. Harris, secrétaire.
LES
POUSSIÈRES DE HOUILLE Par M. J. DANIEL, Ingénieur des Arts et Manufactures, Docteur spécial en Exploitation des Mines.
Les catastrophes minières qui sont survenues, au cours de ces dernières années, ont donné à la question des poussières de houille un regain d'actualité. Les procès-verbaux publiés par la Royal Commission on Mines, dont les travaux sont en cours depuis 1906, nous ont fourni des éléments très utiles pour l'étude de ce problème si intéressant. La Commission anglaise de 1891 avait mis en évidence le danger que présentent les poussières, en l'absence même du grisou. Dans son rapport du 13 juin 1894, elle indiqua, comme seule mesure réellement efficace, l'installation d'un système complet d'arrosage des travaux souterrains. Ces vues devaient être l'objet, quelques années plus tard, de modifications importantes. Les Inspecteurs des Mines, réunis en conférence, émirent le desideratum suivant : toutes les galeries de mines, dans un rayon de 100 yards des puits affectés habituellement à la descente des ouvriers, seront maintenues humides ou exemptes de poussières. Toutes les voies principales seront maintenues humides artificiellement, si tel n'est pas leur état naturel. Dans le cas où leur longueur dépasserait 500 yards, on y établirait des zones humides et exemptes de poussières mesurant 100 yards au moins et séparées par des distances ne pouvant excéder 500 yards. Mais cet avis ne devait pas tarder à subir une trans-
S'il est une question qui a soulevé bien des controverses, c'est celle des poussières, non pas que l'on se refusât à admettre le principe de leur intervention dans les explosions minières, même dès l'origine, mais on se méprenait quant à l'appréciation quantitative de cette intervention. Il devait être réservé aux événements de trancher la question : la catastrophe de Courrières, survenue le 10 mars 1906, causa la mort de 1.099 personnes, après avoir ravagé 1.100 kilomètres de galeries. Le rapport publié par M. l'Ingénieur Heurteau dans les Annales des Mines (10 e série, t. X et XI) est très explicite : « 11 faut admettre que la cause initiale, explosion toute locale, a été prolongée, répétée et renforcée par endroits, grâce à l'inflammation des poussières répandues dans toutes les
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