Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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établi, c'est que dans tous les cas où elle s'était déclarée, l'application des mesures voulues a permis de la combattre efficacement, sans se trouver obligé de cesser l'arrosage. La question capitale est celle de savoir si le système d'arrosage complet, tel qu'il est imposé en Allemagne, peut être considéré comme susceptible d'assurer la sécurité. A cette question, nous ne pouvons répondre que négativement : il y a lieu de tenir compte, d'abord, de la difficulté avec laquelle s'opère l'assimilation de l'eau par la poussière, même lorsque l'arrosage est abondant. D'autre part, des accumulations de poussières peuvent fort bien rester dissimulées, par-ci par-là, et échapper à toute action de l'eau; ces accumulations sont très dangereuses. Mais l'argument essentiel à invoquer, c'est que l'efficacité de l'arrosage est subordonnée à son application régulière, ininterrompue. Or, celle-ci repose sur un personnel inférieur, relativement nombreux, et la négligence d'un seul de ses membres suffira pour mettre en péril des centaines d'existences. Il est matériellement impossible, d'ailleurs, de soumettre l'arrosage à un contrôle continu et s'étendant sur la totalité des travaux. S'il est exact que la mission anglaise chargée do visiter les exploitations de Westphalie put faire remarquer (*) avec justesse que l'application des règlements miniers relatifs à l'arrosage avait prévenu effectivement toute 1 explosion sérieuse depuis 1901, les événements ne devaient pas tarder à démentir cet optimisme : la catastrophe survenue aux mines de Reden, le 28 janvier 1907, ne fit pas moins de 150 victimes. L'explosion initiale, provoquée par le grisou, fut propagée par la poussière de houille. L'arrosage y était appliqué cependant avec abondance et régularité. L'explosion se produisit un lundi, à sept heures du
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matin, soit au commencement du poste ; la veille, au surplus, avait été célébrée la fête de l'Empereur. Le manque d'arrosage des voies et des tailles, depuis vingt-quatre heures, avait provoqué le dessèchement de la poussière qui s'y trouvait déposée, ce qui permit à celle-ci de propager aisément l'explosion initiale. Quelques jours après la catastrophe, un ordre de service prescrivait l'arrosage spécial des poussières, les nuits suivant les dimanches et jours de fêtes ; diverses mesures, en outre, concernent le personnel chargé de pratiquer l'opération. Ces précautions visent une éventualité particuKère et doivent être considérées plutôt comme un palliatif que comme un remède efficace. On ne peut envisager tous les cas possibles, et il suffirait d'une éventualité imprévue pour provoquer un nouvel accident. Qu'en hiver, par exemple, les canalisations se trouvent obstruées sous l'action de la gelée, l'arrosage subira un arrêt inévitable. Or, ainsi que nous le verrons, c'est lorsque la température est rigoureuse que les risques d'explosion sont les plus grands. En général, les dépenses occasionnées par la canalisation sont élevées. Voici, à cet égard, les renseignements que nous empruntons au travail, déjà cité, de MM. Stassart et Bolle : Pour la mine Heinitz, où l'extraction s'est élevée à 908.000 tonnes, en 1905, le coût de l'installation est évalué comme suit : Tuyauterie : S kilo m. de tuyaux mesurant dOO millim. de diam. 25 32
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.60 40
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Coût approximatif (*) Commission royale (Comptes rendus des travaux, t. I, p. 407).
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