Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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LA
MÉTALLOGÉNIE
DE
L'ASIE
RUSSE
LA
MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE Par M.
L. DE LAUNAY,
Ingénieur en Chef des Mines,
Professeur à l'École supérieure des Mines.
PRÉAMBULE. Les richesses minérales delà Sibérie ont été récemment décrites, dans ce recueil, par M.Glasser; et, depuis lors, , M. Bordeaux a encore donné un article sur les quartz aurifères de Sibérie, dans lequel il a étudié spécialement les exploitations des groupes d'Atchinsk, de Minoussinsk et de Nertchinsk. Il serait donc inutile de revenir sur les minerais de la Sibérie si c'était pour en faire une étude industrielle, ou même pour en tracer une description détaillée, classée par métaux ou par centres d'exploitation, suivant l'une ou l'autre des méthodes ordinairement employées jusqu'ici. Mais notre but est tout différent. Nous nous proposons de montrer, dans un cas particulier d'un certain intérêt, ainsi que nous l'avons déjà fait ailleurs pour l'Italie (*), comment la métallogénie se rattache à la tectonique et à la paléogéographie, comment les gisements d'une région sont fonction de son histoire géologique, non seulement de son type de dislocations, mais aussi de la profondeur à laquelle ils se sont constitués dans l'écorce terrestre, et comment, par suite, leur désordre apparent obéit à des lois que l'on peut, espérer, (*) La Métallogénie de l'Italie et des régions avoisinanles (Congrès géol. inter. de Mexico, 1906; 144 p.).
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après une série d'études semblables, arriver à déterminer. Ayant été amené à ce travail au cours de recherches plus générales et qui feront bientôt l'objet d'un ouvrage d'ensemble sur les Richesses minérales de l'Asie, nous avons cru trouver ici un exemple suffisamment convaincant de notre théorie pour pouvoir l'exposer avec quelques développements. Cette description delà métallogénie sibérienne ne comprendra donc aucun détail industriel et ne visera pas non plus à donner une image complète des richesses minières que peut renfermer cette immense étendue; les types de gisements, sur lesquels nous aurons plus tard l'occasion de revenir ailleurs (*], n'y seront eux-mêmes que très brièvement résumés; mais nous essayerons seulement d'exposer les rapports entre les mouvements successifs de l'écorce terrestre et les concentrations de métaux qui en ont été la conséquence. L'histoire géologique du pays, que nous serons amenés à retracer d'abord rapidement, nous amènera à dire également quelques mots d'un autre groupe de richesses minérales, dont le mode de -concentration est tout différent de celui des minerais : à savoir des combustibles. Le moment paraît bien venu pour aborder un tel travail d'ensemble qui eût été totalement impossible il y a vingt ans seulement. Les immenses territoires de la Sibérie étaient alors, à l'exception de quelque centres miniers, à peu près inconnus, aussi bien comme constitution géologique que comme ressources minérales. Les explorations commencées en 1888 pour la construction de la voie ferrée transsibérienne, explorations étendues aune large distance de 5 à 8° de latitude, auxquelles il faut ajouter les expéditions de la côte arctique, celles de la mer d'Okhotsk, de la Mandchourie, etc.. (*) On les trouvera dans notre Traité de Métallogénie en préparation, qui doit former la réfection intégrale du Traité des Giles minéraux et métallifères.