Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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sur lesquels le géologue autrichien a porté l'effort de sa perspicacité, mais uniquement le caractère des dislocations subies par une région déterminée (quelle 'qu'en en soit la direction) et l'âge de ces accidents, qui, en moyenne, détermine la profondeur atteinte par l'érosion. Résumés en quelques mots, les traits généraux de cette Plate-forme sont les suivants : superposition du cambrien, du silurien, et, plus rarement, du dévonien ou même du carbonifère horizontaux, ou très faiblement ondulés, sur un socle de terrains archéens ou précambriens plissés; recouvrement local de terrains mésozoïques à caractères lacustres, puis de tertiaire ou de quaternaire également lacustres ou continentaux ; et, pendant ces deux périodes secondaire et tertiaire, intrusions éruptives, en relation avec des dislocations linéaires. Nous reviendrons bientôt sur ces manteaux secondaires et tertiaires, qui sont tout à fait indépendants de leur substratum et qui, pour notre sujet, n'ont d'intéressant que leurs lignites, leurs sels, ou leurs alluvions aurifères, et nous allons commencer par étudier le socle métamorphisé et plissé, avec les premiers dépôts primaires qui le recouvrent. Sur toute la Plate-forme primitive, dont nous nous occuperons dans ce paragraphe, on n'aura, par suite d'une remarque précédente, comme affleurements, que des couches horizontales d'âge au moins cambrien. Le substratum archéen pourrait se montrer s'il existait une coupe naturelle assez profonde pour l'avoir atteint. L'effondrement récent, qui paraît avoir enfoncé toute cette Plateforme, connue sous le nom d'amphithéâtre d'Irkoutsk, par rapport à ses bordures, y a préservé et laissé visible le manteau eambro-silurien, enlevé ailleurs sur les saillies vers l'Est et probablement disparu versl'Ouest de l'Iénisséi sous le quaternaire, et il ne s'est pas produit de dislocation amenant les eaux à se creuser un profond sillon où le substratum archéen auraitpu devenir visible. Mais, sur
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les bords de la Plate-forme, dans la couronne plissée, où de tels mouvements se sont produits, comme nous le verrons, sous la forme de dislocations disjonctives, ce substratum archéen plissé reparaît, et il n'y a pas de raison pour qu'il soit là différent de ce qu'il peut être, au centre, sous son manteau paléozoïque. On constate, sur cette bordure comme dans tous les cas semblables, et en dépit d'une théorie à notre avis inexacte, un moment soutenue par Marcel Bertrand, que les plissements d'une époque postérieure (dans le cas présent, les plis calédoniens ou hercyniens), n'ont nullement suivi en principe (quoiqu'ils aient pu le faire accidentellement) la direction des plis antérieurs (ici archéens). On voit, par exemple, sur la rive ouest du Baïkal, les uns absolument obliques sur les autres, comme peuvent l'être, dans le Nord de l'Europe centrale, les plis hercyniens sur les plis calédoniens, et l'on retrouve, soit à Nertchinski Zavod, sur l'Argoun à la rencontre du Khingan, soit sur la faille sud, limite de la zone calédonienne vers Krasnoiarsk et Nijni-Oudinsk, des contrastes semblables. Par suite de l'horizontalité des couches dans les limites de ce que nous appellerons dorénavant la Plate-forme, les terrains y présentent cet aspect tabulaire qui, s'appliquant à des strates primaires de couleur généralement sombre ou rouge, rend également si particuliers les paysages de l'Extrême-Nord américain et qui, dans les deux cas, correspond d'ailleurs, remarquons-le, non à une horizontalité absolue des strates qui, sur des vastes surfaces, est à peu près irréalisée, mais tout au plus à des plissements, dits posthumes, de large amplitude, dont seule une étude minutieuse fait ressortir l'existence, inaperçue d'abord. Les limites extrêmes de cette Plate-forme enveloppée de sa ceinture calédonienne s'établissent avec assez de précision sur une grande partie.du pourtour, telles que nous les avons figurées sur la Pl. IV. Les principales incerti-