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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

comme nous avons déjà eu l'occasion de l'indiquer, une intensité et un rôle actif rendant la métallogénie de cette région très spéciale et conforme à celle de nos anciens voussoirs hercyniens fracturés. Il est ici difficile de dire, faute d'études de détail tout à fait approfondies, quelle est la limite exacte entre la chaîne calédonienne et la chaîne hercynienne ; car les dislocations tertiaires, qui ont agi sur l'une et sur l'autre, ont contribué à leur imprimer (notamment pour la métallogénie) des traits communs. Cependant nous rattacherons à la zone hercynienne la Transbaïkalie proprement dite, avec le district de Nertchinsk où l'on trouve à l'état plissé quelques sédiments paléozoïques, probablement dévoniens supérieurs. Plus au Nord on doit considérer provisoirement comme calédonienne la zone qui contourne la Plate-forme d'Irkoutsk, vers le Vitim et le haut plateau de laPatom, dans le coude de la Léna (par 60° N. et 14° E.). Le champ d'or de l'Olekma et du Vitim, qui appartient à cette zone calédonienne de l'Est, dans une partie où les dislocations tertiaires semblent avoir eu peu d'influence et où, au contraire, les actions granitiques métamorphisantes avec production de gneiss ont pris une intensité toute spéciale, mérite une étude plus particulière en raison de la métallisation, qui a été importante et qui se présente comme un corollaire manifeste de la montée granitique. Cette région de la Patpm(*), explorée pour la première fois par Kropotkin, puis visitée en 1891 par Obroutchev, apparaît, d'après les derniers travaux de MM. Guérassimov, Mouchkétov, Préobrajensky, assez différente de ce que pourrait faire croire la description de M. Suess. Le trait absolument essentiel de sa formation est l'action d'un granité qui, sauf au Sud, se manifeste peu par lui-même en grands massifs distincts, mais qui exerce une influence (*) Voir la pl. VII, fig. 1.

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générale sur des terrains cambriens et siluriens. C'est l'action de ce granité à mica blanc qui a produit des apparences de gneiss archéens, auxquels on aurait pu être tenté d'abord d'attribuer un rôle de horst. On voit, avec la plus grande netteté, les terrains changer d'allure et de caractères pétrographiques, se dépouiller de leur apparence métamorphique et, en même temps, reprendre des directions constantes au lieu de brouillages incessants, quand on s'éloigne des masses granitiques, notamment d'un grand massif situé au Sud sur le Vitim, dont l'action a été particulièrement intense. En même temps, on peut rattacher à la présence de ce granité le développement de divers minéraux, parmi lesquels dominent le mica blanc , puis accessoirement la tourmaline, ailleurs le disthène : par exemple dans les crêtes de quartzites qui forment tous les points culminants du plateau de la Patom, comme le mont Teptorgo (décrit autrefois comme en granité). Et surtout laprésence du granité a très manifestement entraîné le développement de la pyrite aurifère et du braunspath aurifère (altération possible de la pyrite), avec lesquels l'or desplacers estintimement lié. Cette granulitisation paraît, d'après les descriptions, avoir atteint ici une importance comparable à celle sur laquelle j'ai appelé l'attention dans le N.-W. du Plateau Central et qui, là aussi, se relie avec le développement de la tourmaline et même avec celui de l'or (autrefois exploité en divers points, parfois avec rétain). Il y a également analogie avec ce que nous verrons bientôt dans l'Oural. Nous sommes ici, en résumé, sur un massif profondément métamorphisé et imprégné Ê>ar des actions quartzifiantes, feldspathisantes, métallisantes, émanées du granité, qui nous offre, pour une raison quelconque, avec une netteté spéciale, l'exagération des conditions observées plus haut sur l'Iénisséi et que nous retrouverons sur la Zéya. Si, après avoir bien compris cette origine générale de