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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

tous les phénomènes observés, sur laquelle nous aurons à revenir dans un autre chapitre en étudiant les gîtes aurifères, on aborde la description tectonique et stratigraphique plus détaillée de la région, on trouve d'abord, au Nord, sur la Léna, vers le 117 e degré, un ensemble de terrains nettement siluriens et peu métamorphisés, avec fossiles caractéristiques, mais constamment plissés, qui paraît avoir subi une poussée vers l'Est aboutissant à un surplombement en discordance sur les calcaires cambriens fossilifères avec intercalations gypseuses, dont la zone très développée se poursuit vers Olekminsk et Iakoutsk, avec de plus faibles ondulations Nord-Sud. Entre le silurien plissé de l'Ouest et le cambrien de l'Est, il semble y avoir un accident brusque faisant passer de l'allure fortement plissée à la disposition tranquille de plateau cambrien. L'accident en question pourrait prolonger de loin celui qui, près Nertchinsk, coupe également brusquement des plis N.-N.-E, par un massif granitique N. -S., prolongement du Grand Kinghan(Pl. IV). Les calcaires siluriens de la Léna sont, vers ce contact et sur la Grande Patom plus à l'Ouest, recoupés ou recouverts par de nombreux .dykes et épanchements de trapps (diabases) . Quand on gravit le plateau de la Patom (Patomskoié Nagorié) vers le Sud, on trouve, après cette première zone calcaire, des schistes cristallins à disthène et des quartzites très durs formant tous les hauts sommets de 1 .600 à 1 .700 mètres, puis des schistes demi-cristallins renfermant l'or de la Kevakta et de la Tonoda (affluents de la Patom), qui passent progressivement à des types gneissiques, supposés d'abord archéens, mais où il est facile de reconnaître d'anciens schistes et grès qui, d'après les géologues russes, seraient très probablement l'équivalent du silurien métamorphisé. Les directions de détail y sont très brouillées ; cependant, dans l'ensemble, tout ce massif

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paraît participer aux directions de plissement N.-E.-E. qui sont, en somme, celles de la majeure partie des plis calédoniens, comme des disjonctions tertiaires, delà région transbaïkalienne et qui passent, dans le Sud-Est de la Patom, à des directions E.-W. (chaîne Kropotkin, etc.) un peu aberrantes. Après cette zone fortement gneissifiée qui dure environ 50 kilomètres, on revient, par des transitions analogues, à une assise de terrains métamorphiques, mais non plus gneissiques et granulitisés, sur laquelle se retrouvent d'autres placers, ceux du Chomotcho, de la Chuya, de la Vatcha, del'Aounakit (voir la carte, Pl. VII, fig. 1) dans le bassin de la Chuya, ou de l'Anantra dans le bassin de la Patom et, enfin, après avoir passé la crête Kropotkin, ceux du Bodaibo et de l'Engagimo, affluents du Vitim. Ces formations métamorphiques contiennent des grès passant aux quartzites, des schistes passant aux phyllites, et quelques bancs calcaires : le tout pouvant représenter le silurien, malgré une apparence précambrienne. Des filons de granité aplitique N.-N.-E. traversentce système (Tatariski, Klioutch), et d'innombrables veines de quartz, généralement interstratifiées, dérivent du granité. L'enrichissement en or des placers est, comme nous le verrons, lié au métamorphisme granitique et au voisinage de ce granité. Il est produit, non par les veines quartzeuses à peu près constamment stériles, mais par les imprégnations diffuses de pyrite dans les grès et schistes : le tout d'ailleurs très pauvre dans les gîtes primitifs et n'ayant pu devenir exploitable que par l'effet d'un long travail préparatoire, commencé par les altérations sur place préglaciaires, continué ensuite par l'alluvionnement proprement dit jusqu'à aujourd'hui. A l'Est de cette région de la Léna, la Plate-forme primitive paraît former une large avancée vers le Sud. Elle occupe la plus grande partie du bassin de l'Aldan et peut-être du bassin de l'Olekma jusqu'aux abords des Tome XV, 1909.

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