Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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LA
MÉTALLOGÉNIE
DE L'ASIE
ROSSE LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE
très vraisemblable, n'a pas encore été démontré. Cette chaîne de l'Oural se présente au premier abord avec une direction qui surprend nos habitudes, étant perpendiculaire à la plupart de nos grandes chaînes de plissement Est-Ouest. Mais cette direction s'explique, quand on remonte à l'origine de ces plissements, exactement par les mêmes causes qui ont provoqué ailleurs une direction orthogonale: c'est le refoulement, entre deux voussoirs solides (Plate-forme russe et Plate-forme sibérienne), d'une zone intermédiaire plus faible, ayant manifesté une tendance fréquente à constituer un géosynclinal. L'Oural est un repli insinué entre deux fragments de la couronne boréale qu'ont pu tendre d'abord à former ces Plates-formes primaires, et, si nous le verrons bientôt se bifurquer vers le Nord, c'est probablement parce qu'il y avait là une cassure secondaire de la masse solide, dans laquelle la partie plastique devait s'infiltrer en se pinçant [fig. 1, p. 254). Sans sortir encore .des généralités, on peut ajouter que la zone actionnée par les plis, dont la partie saillante forme l'Oural, semble avoir eu ici une extension tout à fait spéciale dans les deux sens, à l'Est comme à l'Ouest. A l'Est, l'Oural se continue très loin dans la Sibérie : peutêtre jusqu'aux bords de l'Iénisséi, où nous avons trouvé des plis calédoniens de même direction ayant pu être influencés encore à l'époque carbonifère. Vérs l'Ouest, des indices de plis parallèles se propagent jusqu'à la Plateforme finno-scandinave. Ce qui contribue à cette apparence de largeur anormale, c'est qu'ici, par exception, il semble y avoir eu concordance, au moins approximative, entre des plis d'âges très divers, qui se sont succédé les un? aux autres, sans être amenés, comme ailleurs, à se dévier, à se tronçonner peu à peu par l'introduction de nouveaux noyaux au milieu d'eux. L'Oural a toutes les chances pour représenter un ancien pli précambrien, qui aurait rejoué,
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d'abord à l'époque calédonienne, puis, pendant le westphalien, avec accentuation des mouvements pendant le permien moyen et suivant lequel nous devons encore supposer des plis posthumes, puisque des terrains très récents sont déplacés par endroits, notamment clans le Sud. Le branchement du Timan, préparé par des mouvements calédoniens pendant le silurien moyen, s'est accentué à l'époque permienne. De très bonne heure il y a eu là, en outre, un sillon marin, dont la chaîne actuelle n'indique la position qu'approximativement et qui, depuis sa surrection même, a suivi, tantôt l'un. des versants, tantôt l'autre, mettant en communication la mer Arctique avec la mer Méditerranée. Nous ne nous étendrons pas sur la géologie de l'Oural, comme nous sommes forcé de le faire pour les régions véritablement asiatiques. Le travail existe déjà dans ce cas, et il suffit de renvoyer, soit aux publications d'ensemble données à l'occasion du Congrès géologique de 1897, soit aux synthèses de Suess (*). Mais quelques observations générales sont néanmoins nécessaires à rappeler. Sur la carte géologique de la Russie d'Europe, on voit la chaîne de l'Oural décrire un S qui part de la Novaia Sembla et de Vaigatch avec la direction N.-W., s'infléchit bientôt au N.-E., prend une direction méridienne du au 55 e degrés, puis oblique de nouveau légèrement dans e le sens N.-N.-E. Vers le 60 , un branchement latéral N.-W., parallèle au tronçon de la Novaia Semlia, constitue le Timan et la presqu'île de Kanin. Vers le 55% la chaîne est un moment en retrait à l'Ouest et comme retardataire, en arrière du massif d'Oufa. Dans la constitution de cette chaîne interviennent, outre les terrains archéens (ou à aspect archéen) et les roches cristallines, allongées suivant {*) Trad. fr. I, 665, et III, 473.