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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

planche VI, essayé de tracer les directions locales de plissements et les zones de terrains primaires, on est nécessairement frappé par ces changements constants de direction: par ce conflit, si l'on veut, des deux directions N.-E. et N.-W., qui donne à cette région (comme à l'Europe centrale) une disposition en sinusoïde, en dents de scie, avec des rentrants et des saillants alternatifs, analogues à ceux qui marquent, par exemple, le Nord du Plateau Central et la Bohême. Cette observation, comme la plupart de celles qui trouvent place dans ce paragraphe, s'applique non seulement à la steppe kirghise, mais à toute la zone située à l'Ouest du Baïkal. Il est visible que les grandes ondulations, venues du Sud avec une direction moyenne E.-W. et, seulement dans l'extrême-Ouest. une tendance depuis longtemps marquée à s'infléchir dans le sens de l'Oural, rencontrent ici, dans le Nord, des obstacles, contre lesquels elles s'écrasent, ou entre les débris desquels elles essayent de s'introduire. Cela est clair dans la steppe kirghise, où les deux directions extrêmes N.-W. et N.-E., marquées respectivement lelongdel'Ischim, parleDscharkainet,lelong de l'Irtvsch, par le bassin houiller d'Ekkibad-tous, encadrent tout un système compliqué de sinuosités tournant leur convexité, tantôt vers le Sud, tantôt vers le Nord, avec un remous particulièrement complexe entre Akmolinsk et Semipalatinsk comme dans le Bourbonnais et le Limousin. Mais, avec moins de complications, cela est peut-être encore plus net pour l'Altaï, que nous étudierons ensuite. Les chaînes, Est-Ouest dans leur ensemble, qui se trouvent sur la frontière chinoise et surtout au Sud de celle-ci, prennent, immédiatement après leur entrée sur le territoire russe, une direction N.-S., amenée par un coude à angle droit vers le lac de Télezkoié (Pl. IV) . Puis elles redeviennent N.-W. C'est la direction d'ensemble de toutes les chaînes situées à l'Est du bassin houiller de Kouznetsk

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(Alataou de Kouznetsk), de ce bassin même et des -chaînes immédiatement contiguës à l'Ouest (Salair). Mais, -dans le Nord du bassin, ces plis, devenus N.-S. ou N.-W., s'écrasent contre une barrière invisible (avec possibilité -d'une dislocation qui n'a pas encore été, croyons-nous, reconnue), et l'on voit apparaître orthogonalement les plis N.-E. qui occupent toute la région de Kolyvan, la vallée de l'Obi, les environs de Tomsk. Ces plis, les géologues russes ont proposé un peu ambitieusement de les rattacher aux plis parallèles de la steppe kirghise à travers le manteau tertiaire (miocène lacustre) de la steppe de Baraba, en -remarquant que, dans cette steppe, les rivières, affluents de l'Obi, ont toutes la même direction N.-E. jusque dans les environs de l'Irtysch, contre lequel ces directions viennent buter à angle droit : peutêtre suivant une direction de cassure limitative des plis kirghises. Quoi qu'il en soit, nous trouvons dans la steppe kirghise (et c'est le point important pour notre étude métallogénique) une chaîne incontestablement hercynienne, à assimiler avec celles de l'Europe centrale, où le carbonifère a été fortement plissé, tandis qu'on n'y voit pas trace -de terrains postérieurs influencés. Le mouvement hercynien avait été, comme toujours, préparé antérieurement par des mouvements dévoniens et même précambriens. Cette région peut être étudiée en combinant les travaux -de Meister dans l'Ouest (1898), avec ceux de Krasnopolsky •dans la région Nord et ceuxdeRomanovskydansle Sud(*). (*) Voir la carte en couleur, Pl. VI. Il existe, pour la partie Est de la steppe kirghise, une carte géologique allant plus loin vers le Sud, qui a été publiée par Romanovsky à Saint-Pétersbourg, en 1903. Celle carte, dont nous n'avons eu malheureusement connaissance que pendant la correction des épreuves, doit être surtout consultée pour la zone sud, sur laquelle ont porté les travaux personnels de l'auteur. Dans la partie Nord, autour de Baian-Aoul, elle présente, avec les documents de délai! que nous avons cherché à condenser (et qui d'ailleurs diffèrent