Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)

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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

Orographiquement, la steppe kirghise ne présente pas en général l'aspect plat et monotone auquel le nom de steppe fait penser d'abord, mais constitue (surtout dansl'Est) un plateau montagneux de 300 à 1.100 mètres, d'altitude, où les terrains carbonifères, plus facilement érodables (calcaires, grès et schistes), dessinent généralement les vallées, tandis que les hauteurs sont occupées par des grès et quartzites dévoniens plus durs (terme le plus inférieur de la série sédimentaire). Cette série sédimentaire, si on laisse de côté le manteau tertiaire (sans intérêt pour nous, en ce moment) qui vient la recouvrir au Nord, présente surtout du dévonien et du carbonifère (dinantien, westphalien, stéphanien et même permo-carbonifère d'après Romanovsky). Les roches, cristallines sont des granités, généralement amphiboliques, avec très peu de granités à mica blanc, des diabases assez rares, sans doute paléozoïques, quelques microgranulites, des porphyres et porphyrites, accompagnés de brèches (comme dans le Plateau Central). Ces porphyrites sont surtout des porphyrites à amphibole ou à pyroxène. La venue éruptive des microgranulites et porphyrites, toujours comme dans le Plateau Central, traverse le dévonien supérieur, donnant des épanchementsconcordants avec le grès rouge et n'atteint pas ou n'at- : teint que partiellement les niveaux charbonneux superposés au calcaire dinantien. Le faciès archéen des gneiss, micaschistes, etc., qu'on a l'habitude de trouver à la base des sédiments, fait à peu près complètement défaut dans cette zone comme dans son prolongement par le Sayan et l'Alataou de Kouznetsk jusqu'à l'Iénisséi pour ne reparaître avec développement que vers le Baïkal. C'est là un trait à noter aussitôt beaucoup entre eux), de notables divergences qu'il serait impossible de concilier. L'aspect en est des plus confus. Gomme remarque générale,, l'extension des roches vertes (jj.) doit être exagérée sur notre carte.

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comme établissant une différence fondamentale avec le Plateau Central ou la Bohême, auxquels tant de rapprochements nous font d'autre part penser. On ne peut pas dire qu'il n'y ait nulle part rien de semblable ; on connaît (par exemple au nord d'Akmolinsk) des schistes métamorphiques et cristallins qui représentent peut-être (avec le dévonien inférieur), le silurien et même des terrains antérieurs, ou même ailleurs quelques véritables gneiss (*) ; mais leur développement est très faible. Les granités à mica blanc (par un phénomène jusqu'à un certain point solidaire) semblent également peu fréquents. Malgré cette observation, la série sédimentaire commence ici par des schistes cristallins métamorphiques, avec intercalations de granités (schistes localisés vers Koktchetov au Nord d'Akmolinsk), puis par des quartzites dévoniens très fins, diversement colorés (dévonien inférieur). Au-dessus vient une assise généralement rouge, où les grès dominent avec quelques conglomérats (les grès étant parfois aussi verts ou blancs). L'alternance fréquente des couches de conglomérats et de grès indique un déplacement réitéré de la ligne du rivage, dû à des mouvements tectoniques. Les grès ont parfois des entrecroisements fluviatils. Dans l'Est, ces niveaux gréseux renferment des traces de cuivre, fer et manganèse. Le dévonien supérieur se termine enfin par des calcaires fossilifères, qui préludent déjà aux caractères du dinantien. Le passage du dévonien au carbonifère montre une transgression correspondant d'ailleurs au caractère franchement marin qui domine dans le dinantien, après les formations littorales surtout développées dans le dévonien et accuse, par conséquent, des mouvements du sol, indiqués d'autre part par des épanchements de roches éruptives. Ce carbonifère débute par des calcaires que recouvre, en appa(*) Zarzev en signale pourtant à l'Est de Kolyvan ; Krasnopolsky, du «ôté d'Atbassar, etc.