Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)

26 i

LA MÉTALLOGÉNIE DE

i /ASIE

RUSSE

gneux, qui commence à Kolyvan, Barnaoul. Semipalatinsk et qui constitue l'Altaï russe, par la grande steppe de Baraba, où coule l'Irtych. Presque jusqu'à l'Irtych, on continue à trouver assez de lambeaux primaires pour suivre les plissements ; puis vient une interruption de 2 à 300 kilomètres. Le faisceau des plis qui, vers le Sud-Est, près de la frontière chinoise, est assez régulièrement N.-W. suivant la direction de l'Altaï Mogol, des chaînes de Narym et de Kalbin, du premier cours de l'Irtych, s'ouvre en éventail, un peu au N.-E. de Semipalatinsk, de telle sorte que les plis extrêmes se séparent presque à angle droit : les uns à l'Ouest étant N.-E. vers Ekkibad-tous, les autres àl'Est, N.-E. suivantla direction des chaînons de Barnaoul et de Kolyvan, marquée par le petit sillon carbonifère de l'Elbach. Dans la courbe décrite par cette inflexion du N.-W. au N.-E. se trouve, entre les 82* et 90 e degrés, une région qui est intéressante pour nous à tous égards, par ses minerais métalliques anciennement célèbres bien qu'aujourd'hui épuisés, comme par ses ressources en houille et en fer, qui ne sont encore industriellement qu'une espérance, mais une espérance à laquelle ceux qui ont visité le pays prêtent volontiers des proportions grandioses. Quand on parcourt cette région du Nord au Sud, depuis Tomsk jusqu'à la Mongolie, on voit, dans l'ensemble, les plissements onduler autour d'une direction N.-S. en décrivant une série de sinuosités qui forment une double S et qui aboutissent finalement au raccord de cette orientation méridienne, parallèle à longue distance avec les plis de l'Oural, parallèle aussi aux plis du bassin de l'Iénisséi et provoquée sans doute par la même cause tectonique, avec les directions E.-W. de la Chine. Le type métallogéniquede cette région, que nous aurons à étudier plus tard, consiste surtout dans un système de filons-couches intercalés dans une série sédimentaire

LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

265

plissée à l'époque hercynienne, notamment dans des gratnvackes dévoniennes (Sméinogorsk, Rudesk, Svianovsk, etc.). Cette région, où les mouvements ont été, comme nous le verrons, intenses pendant et immédiatement après le carbonifère, ne semble pas avoir été bien sensiblement influencée par les mouvements tertiaires : ce qui la différencie des zones plus orientales, auxquelles nous passerons ensuite. Les roches éruptives secondaires ou tertiaires paraissent y faire défaut et, en même temps, les filons de fracture proprement dits à remplissage métallifère. La métallisation affecte les caractères que l'on trouve souvent dans la profondeur des chaînes plissées (par exemple dans les Pyrénées) et nous croirons y voir une relation avec des roches primaires d'intrusion telles que les microgranulites. . L'Altaï russe, le seul qui ait été bien étudié (très différent, comme on le sait, de l'Altaï Mogol), présente ces caractères d'usure avancée qui sont propres à toutes les chaînes de plissement carbonifères. Tchihatcheff en comparait les aspects avec ceux de l'Espagne. Contours adoucis et monotones, plateaux à longues croupes et à cimes déprimées, nous trouvons ici les traits pittoresques habituels de toutes ces chaînes montagneuses, sur lesquelles l'érosion a eu le temps de s'exercer, et dont, par conséquent, les formations, roches cristallines et minerais, correspondent déjà à une profondeur primitive assez forte. Stratigraphiquement nous observons, dans tout ce pays, des caractères qui rappellent le Plateau Central, la Bohême ou peut-être encore plus le massif rhénan, sauf toutefois cette différence qu'on n'y parle pas de manifestations éruptives tertiaires. Les gneiss cependant sont rares; mais des schistes primaires, du dévonien, du carbonifère se montrent plissés (y compris le houiller de Kouznetsk, montant jusqu'au Gondwana inférieur, dont