Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
On sait qu'à l'époque éocène il s'est fait un retour de la mer sur le versant Est de l'Oural ; les dépôts en sont souvent caractérisés par des grès et sables à dents de squales et des argiles sableuses, dites « Opoka ». Après quoi, on a eu encore, dans la steppe kirgise, des dépôts oligocènes d'argiles et sables avec Lamna,Fusus, Cyprina, etc., renfermant parfois du gypse. Par-dessus ces couches d'évaporation il s'est reformé localement des lignites, notamment sur l'Ichim, et des dépôts miocènes lacustres avec flore subtropicale. Depuis le début du pliocène, les phénomènes sont uniquement ceux qui peuvent se produire sur une superficie continentale: ruissellement, avec éluvium, ou remaniement sur place, glaciation, enfin alluvionnement proprement dit. Nous verrons, à l'occasion des gîtes aurifères, que la concentration la plus forte de l'or a eu lieu avant la période glaciaire. Il est difficile de dire à quel moment elle avait commencé. Pourtant, quoi qu'on en ait dit, il est infiniment vraisemblable qu'il existe, au moins localement, des alluvions aurifères antérieures aux coulées basaltiques. Enfin, dans la dernière période qui se continue sous nos yeux, l'histoire de la Sibérie est surtout marquée par un dessèchement graduel, qui continue, dans toute la Sibérie occidentale, l'œuvre de la période antérieure et détermine des concentrations salines. En même temps, le climat s'est progressivement refroidi. La région occidentale de la Sibérie, à l'Ouest de l'Obi, constitue une grande plaine faiblement ondulée, offrant très nettement les traces de ce dessèchement graduel, qui aboutit peu à peu à la formation de dépôts salins. Çà et là, on voit distinctement les gradins des anciens rivages et, notamment dans la steppe de Baraba, l'emplacement d'anciens lacs d'eau douce, qui peu à peu ont donné lieu à des groupes disséminés de petits lacs saumâtres. On assiste donc là à ce phénomène qui semble s'être reproduit si souvent dans l'histoire géologique et
qui a particulièrement joué un rôle dans cette si ancienne masse continentale sibérienne : la formation des dépôts de gypse et de sel, sous un climat qui n'a rien de chaud ni même de tempéré. Au Nord de la voie ferrée, les lacs sont encore remplis d'eau douce ; vers le Sud, ils deviennent d'abord saumâtres, puis franchement salés. On continue, d'ailleurs, à avoir quelques lacs d'eau douce dans la région même des lacs salés, mais alors généralement à un niveau plus élevé. Ces formations récentes occupent "de vastes espaces, où les argiles sableuses et les terres blanches (tchernozom) sont si épaisses que les travaux du chemin de fer n'ont jamais atteint le substratum. Certains lacs déposent du sel gemme plus ou moins pur pouvant avoir une certaine valeur industrielle. Ce sont les lacs Koriakovskoié (20 kilomètres N.-E. de Pavlodar), Touzdy-koul, Diaman-tous, Balpach, etc. [La suite à la prochaine livraison.)
Tome XV, 1909.
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