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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

les Vosges, la Bohème et la Saxe : système de filons à sulfures complexes, dont nous' aurons ici les meilleurs types dans le district de Nertchinsk et en Transbaïkalie. Des gisements d'or pourront s'y associer, notamment en Transbaïkalie, sous la forme de filons analogues à ceux du groupe auro-stannifère, avec association aux granulites et aux aplites. A mesure que les venues éruptives tertiaires tendent à prendre de l'importance dans ce groupe, il peut s'y associer des minerais récents d'un type- encore plus superficiel, tels que ceux associés aux rhyolithes, andésites, etc., dont nous commencerons à trouver des exemples en nous rapprochant de la mer d'Okhotsk, et qui annoncent là le type destiné à dominer au Japon et dans les guirlandes d'îles de l'océan Pacifique. En ce qui concerne plus spécialement la métallogénie de l'or, nous croyons utile de placer ici, dès le début, quelques remarques générales, tant sur les gisements primitifs que sur les placers (*). 1° Gisements d'or primitifs. — Les gisements sibériens mettent en évidence l'association d'origine avec les magmas granitiques, sur la généralité, ou du moins la fréquence de laquelle nous avons déjà eu ailleurs l'occasion d'insister. C'est cette association qui a d'abord disséminé l'or dans les roches à type gneissique, dont le faciès résulte d'un métamorphisme causé par la mise en place des magmas granitiques. La pyrite aurifère a été introduite dans le ciment de ces gneiss en même temps que l'injection granulitisante ou feldspathi santé. Ces pyrites aurifères forment dès lors des lentilles minces dans les terrains cristallophylïiens, ou s'isolent dans les quartz lenticulaires (avec feldspath), qui sont une des formes extrêmes de la pegmatite. Souvent cette association devient plus intime avec des roches aplitiques ou des gra-

nites à mica blanc, parfois avec tourmaline (et, ce semble, quand on se rapproche delà superficie). Les fumerolles se concentrent alors dans des fractures en stockwerks, ou dans les filons mêmes d'aplite, dans des conditions qui rappellent tout à fait le groupe stannifère, dont on trouve d'ailleurs un spécimen en Transbaïkalie. Enfin, sur des zones à fractures plus caractérisées, arrive, dans d'autres régions du globe , le type des filons proprement dits , localisés non loin des granités, comme les filons d'or de Californie ou les filons d'étain du Cornwall. Les gisements de ce genre, qui sont ceux où la richesse peut devenir la plus grande, font défaut en Sibérie. L'étude des gisements d'or sibériens va nous permettre de faire ressortir les deux conditions bien différentes dans lesquelles des gîtes métallifères, autres que les ségrégations, ont pu, selon nous, se former, conditions qui, ramenées à leurs traits tout à fait essentiels, peuvent se résumer ainsi : 1° retour en profondeur d'une série sédimentaire par l'effet de plissements orogéniques et imprégnation de ces sédiments réalisée dans la profondeur par un départ des magmas éruptifs qui, dans cette profondeur, se trouvent, à leur voisinage, en situation de les métamorphiser ; 2° dislocations disjonctives d'un compartiment qui n'est plus susceptible de se plisser, ouverture de fractures pouvant jouer le rôle de failles et, dans de telles fissures, cristallisation de sels provenant d'eaux thermales, également minéralisées en profondeur par un départ éruptif, mais ayant pu s'écarter davantage de ce magma, monter davantage vers la superficie, sans cependant, à mon avis, l'atteindre d'ordinaire. Les métallisations ne portent pas seulement ici sur des sédiments comme dans le premier cas, mais aussi sur les roches cristallines, fût-ce les plus compactes, du moment qu'elles ont été disjointes; de plus, la nécessité d'un « retour en profondeur», au moment même de la métallisation,

(*) Nous reviendrons sur ces idées générales à propos de l'Oural, p. 404.