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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

en détail à propos de l'Olekma, avec des phénomènes glaciaires, et un réseau de vallées s'est constitué, dans lesquelles l'or s'est accumulé presque sur place au contact du substratum (bed-rock) qui le fournissait. Cette préparation mécanique, qui remonte souvent ici à une époque pléistocène très récente, où le réseau des vallées était déjà approximativement celui qui subsiste encore, a dû être suivie, dans des conditions qui demandent à être précisées, par une concentration mécanique et chimique faite sur place dans l'alluvion déjà déposée. L'or a pu, dans une certaine mesure, ainsi que nous allons le dire, descendre mécaniquement vers la base à travers les terrains meubles et, entrant en même temps en dissolution, il a eu une tendance à grossir chimiquement, à nourrir les cristaux déjà formés. Les descriptions de détail que nous donnerons notamment pour l'Olekma et pour la Zéya compléteront ces observations sur les placers sibériens; mais, avant de passer à leur étude, il est peut-être utile de rappeler encore brièvement les discussions auxquelles a donné lieu cette question importante de la concentration habituelle de l'or sur le bed-rock. On sait que la première interprétation de ce phénomène, immédiatement venue à l'esprit de tous, a été un simple effet de préparation mécanique au moment même du dépôt, les parties métalliques les plus lourdes ayant dû nécessairement tomber en bas. On a fait plus tard à cette théorie trop simple l'objection très justifiée que, dans une coupe d'alluvions comprenant une dizaine de couches, dont l'inférieure seule était aurifère, les neuf couches stériles s'étaient déposées d'ordinaire, non en même temps que la couche riche, mais postérieurement, en sorte que la préparation mécanique, admissible suivant la longueur du profil d'un ruisseau en plan horizontal, l'était difficilement en coupe verticale. On a alors (Poszepny) fait intervenir le phénomène connu

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d'après lequel les substances lourdes descendent progressivement dans un terrain meuble, comme les minerais dans Un crible à secousses, et on lui a attribué un rôle essentiel, presque unique, dans la concentration de l'or fin, supposée réalisée par une descente progressive à travers les alluvions. Cette idée, si on veut lui attribuer une importance trop générale, soulève à son tour bien des objections. Tout d'abord on s'explique difficilement comment cette descente aurait constamment stérilisé les couches supérieures, sans y rien ou presque rien laisser de l'or qu'elles •seraient supposé avoir contenu d'abord en quantités à peu près égales à la couche de base. Il semblerait que ■certaines surfaces imperméables, des argiles par exemple, auraient dû arrêter la descente de l'or et manifester une concentration de celui-ci à leur partie supérieure. T)e plus, le fait, assez fréquemment constaté, de couches aurifères nouvelles superposées à la couche du bed-rock avec des intervalles variables ne serait, dans cette théorie, ■explicable que si, comme on l'a affirmé à tort, ces couches supérieures avaient nécessairement Ym substratum imperméable ; tandis qu'en réalité on retrouve fréquemment une ■couche aurifère supérieure superposée à un gravier stérile. Enfin l'abondance des gros fragments aurifères dans la •couche inférieure, malgré l'idée très plausible d'un accroissement sur place par dissolution, ne s'accorde guère avec cette pénétration progressive. Attribuant donc à ce phénomène un rôle probable, mais restreint, il me parait beaucoup plus vraisemblable d'expliquer surtout la concentration ordinaire sur le bedrock par les conditions toutes spéciales dans lesquelles s est faite cette première couche d'alluvions, qui correspond par définition même à un commencement des circulations d'eau actives sur la superficie par suite d'un changement de climat ou d'une modification dans le relief.